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lundi 30 juillet 2012

CE QUI EST POSSIBLE DE CROIRE À PROPOS DE LA RÉSURRECTION DE JÉSUS

 LA RÉSURRECTION DE JÉSUS: UN PHÉNOMÈNE DE LA FOI

Les personnes qui ont lu mon dernier blog ont peut-être eu l'impression que l'auteur ne croit pas à la résurrection de Jésus. Il est vrai que je suis incapable d’accepter une conception matérielle de cet événement. Je suis cependant profondément convaincu que, s'il y a une vie en Dieu après la mort, c'est dans cette vie que Jésus vit maintenant et pour toujours.    

L’expérience spirituelle qui est la plus proche de la foi en la résurrection de Jésus est sans doute l’expérience humaine de l’amour.  Si vous avez été en amour, vous savez que la personne aimée n’a pas ou n’a plus besoin d’être physiquement présente pour vous habiter, pour vivre en vous et pour vous faire vivre. L’amour a le pouvoir de rendre vivant et l’aimant et l’aimé. Et c’est pour cela qu’il est dit dans la Bible que «l’amour est plus fort que la mort». Car seul l’amour est capable de faire en sorte que même les morts continuent à être vivants. Mais voyons cela de plus près.

Ceux et celles qui, aux débuts du mouvement chrétien, ont cru en la  «résurrection» de Jésus, c'est-à-dire en sa présence vivante au-delà de la mort, ont été les amis les plus proches du Prophète de Nazareth; c'est-à-dire toutes ces personnes qui, d’une façon ou d’une autre,  ont été profondément affectées par la rencontre avec le Maître.  C’étaient donc des gens imbus de sa pensée et de son esprit; des gens qui avaient adopté sa doctrine, mais surtout son idée et sa compréhension de Dieu. Jésus leur avait annoncé un Dieu-Père qui aime et qui donne la vie; qui met au monde des fils, non pas pour les faire mourir, mais pour les faire vivre. Un Dieu qui est résurrection et vie. Un Dieu qui aime ses enfants et qui fait tout pour qu’ils aient la vie et l’aient en abondance. À la suite du Maître, les disciples avaient donc appris que son Dieu est un Dieu qui ne veut pas la mort de l’homme, mais qu’il se convertisse et qu’il vive.  C’est le Dieu-Père du fils prodigue qui se réjouit parce que son enfant qui était perdu a été retrouvé; qui était mort et est revenu à la vie. C’est un Dieu qui possède la vie en lui et qui veut la donner et la répandre; qui est source de vie, qui relève les morts et les fait vivre; qui donne la vie éternelle à ceux qui écoutent sa parole, etc.…

En plus, les disciples étaient, comme Jésus, des juifs héritiers d’une longue tradition de foi en la vie éternelle ou «résurrection» que Dieu donne à tous ceux qui font sa volonté et lui sont fidèles. Le Dieu biblique qui parle à Moise est le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, donc non pas un Dieu des morts, mais des vivants. Or, les disciples savaient que Jésus avait dit maintes et maintes fois que ceux qui font la volonté de Dieu ne connaitront jamais la mort, mais qu’ils auront une vie éternelle et qu’ils seront finalement ressuscités à la vie de Dieu. Les disciples savaient aussi que Jésus avait toujours fait la volonté de Dieu; qu’il avait toujours vécu en harmonie avec elle; que faire la volonté de Dieu avait toujours été son souffle vital, son pain, le sens et le but de toute son existence: «Je suis venu non pas pour faire ma volonté, disait-il, mais celle de Celui qui m’a envoyé». Jésus a bu jusqu’au bout au calice de la souffrance qu’il aurait voulu éloigner et il a bu à ce calice parce quil y a vu la volonté de Dieu et parce qu’il a cru que Dieu lui demandait une cohérence et une fidélité totale aux idées, aux principes, au message qu’il  proclamait en son nom…(« si c’est possible, Père, éloigne de moi ce calice, cependant non pas la mienne, mais ta volonté soit faite…»).

C’est pour cela que, lorsque Jésus fut crucifié, ses disciples considérèrent sa mort non pas comme un échec, mais comme la preuve suprême de la fidélité de Jésus à la mission qu’il affirmait avoir reçue du Père et comme un geste d’obéissance totale à celle qu’il pensait être sa volonté: être prêt à lutter, à donner sa vie et à se sacrifier, afin que, malgré tout et contre tout, soit diffusé, soit cru, soit accepté, soit annoncé le contenu révélateur, libérateur et sauveur de son message. Les disciples considérèrent la mort de Jésus comme une preuve de l’amour qu’il avait toujours eu pour Dieu et pour les plus petits et les plus malheureux des humains.

Si Dieu est vraiment celui qui donne la vie à ses enfants, si Dieu est celui qui libère toujours de la mort ceux qui s’abandonnent à lui; si Dieu ne veut pas la mort de ses enfants, mais qu’ils grandissent et vivent; si Dieu est source de vie et de résurrection pour ceux qui font sa volonté; si Dieu est  vraiment le Dieu des vivants et non pas des morts, …comment n’aurait-il pas pris tout de suite avec lui ce Jésus mort sur une croix ? Comment n’aurait-il pas rempli de sa vie, introduit dans la vie éternelle, comment aurait-il laissé dans la mort ce Fils par excellence, ce Fils «bien-aimé» entre tous, ce Jésus le plus aimé et le plus aimant de tous ses enfants? Comment aurait-il pu oublier dans la mort cet amoureux de Dieu, cet enthousiaste de Dieu, cet épris de Dieu qui n’avait vécu que pour le faire connaître, que pour faire sa volonté et que pour lui plaire? Comment Dieu n’aurait-il pas exalté le destin de cet homme qui a vécu dans les profondeurs de son cœur, et dans une intimité unique avec Lui; qui n’a été inspiré et guidé que par son Esprit et pour lequel il n’a éprouvé que de la tendresse et de l’amour?

S’il est vrai qu’il y a une résurrection des morts, s’il est vrai que Dieu donne une vie éternelle à ses amis, il se devait de la donner, et tout de suite, à cet homme ! S’il est vrai qu’il y a une vie après la mort, une vie donnée par Dieu à ceux qui l’ont aimé, et bien, alors il se devait de donner cette vie au meilleur de ses enfants. Alors, il est certain que Jésus est entré dans cette vie éternelle; alors il est certain que Jésus, après sa mort, vit de la vie qu’il reçoit de Dieu.

Pour ceux qui ont connu et aimé Jésus de son vivant et partagé sa pensée, je dirais qu’il était nécessaire de croire que Dieu l’avait relevé de la mort et qu’il l’avait fait revivre. Pour ses disciples, il n’était pas absurde de croire que le Maître bien-aimé était vivant en Dieu et grâce à Dieu. Pour eux, il était clair que cette vie que le crucifié recevait à nouveau de Dieu était aussi le sceau d’approbation posé par Dieu lui-même sur toute l’œuvre et la mission terrestre du Prophète de Nazareth.

Telle a été dès les débuts la réaction et la conviction profonde et inébranlable de ses disciples et de tous ceux qui l’ont aimé. Telles furent, sans doute, les réflexions qui habitèrent l’esprit et le cœur de ses disciples à la mort de leur Maître et de leur Seigneur.

C’est ainsi que, dès les débuts du fait chrétien, est né chez les disciples du Nazaréen la conviction et la certitude que l’Homme mort sur la croix était maintenant vivant. Cependant, les disciples croyaient que le Maître était vivant, non pas parce qu’ils avaient assisté au «miracle» de sa réanimation physique, ou de sa sortie du tombeau; ou parce que quelques personnes avaient raconté qu’elles l’avaient vu en vie quelque part à Jérusalem ou en Galilée, mais parce qu’ils étaient animés de la ferme conviction qu’il était impossible que cet être de lumière, qui avait toujours été rempli de Dieu, ne soit pas maintenant avec Dieu et fixé en Dieu pour toujours.

Pour les disciples, la certitude que Jésus continuait à être vivant en Dieu a été l’aboutissement normal de leur foi et, je dirai même, qu’elle s’est imposée à eux avec l’évidence d’une nécessité. Leur foi en Jésus se refusait à accepter sa mort comme un événement inéluctable et irréversible. Cet homme, cette qualité d’homme, ce chef-d’œuvre de Dieu, ne pouvait être que vivant, ne pouvait rester que vivant. Il faut donc affirmer que c’est seulement pour ses disciples et à cause de leur foi que Jésus est vivant.

C’est donc la foi, l’amour de ses disciples, qui est à l’origine de la foi en la résurrection de Jésus. Voilà pourquoi cette expérience de Jésus, perçu comme vivant après sa mort, est une expérience toute intérieure, personnelle, je dirais «mystique» et non pas quelque chose qui se passe dans le monde extérieur, comme le serait  un événement historique, qui pourrait être vérifié, décrit, enregistré, photographié par nos sens ou  par les instruments de la technique moderne. Toutefois, que la résurrection de Jésus ne soit pas un événement historiquement vérifiable ne signifie pas qu’elle ne soit pas vraie et réelle. Sa réalité et sa vérité cependant ne doivent pas être recherchées dans le monde des phénomènes physiques et historiques, mais dans le monde de la transcendance et de la foi.

Mais pour ceux et celles qui ne croient pas et qui ne sont pas des disciples, le dogme chrétien de la résurrection du Maître de Nazareth ne peut être qu’une affirmation absurde et insensée. Pour ces personnes non-croyantes, le Christ n’est pas vivant tout simplement parce qu’elles n’en vivent pas.



MB 



DOIT-ON CROIRE EN LA RÉSURRECTION DE JÉSUS ?

Ce que l’on ne doit pas croire de la résurrection

La foi en la résurrection de Jésus est au cœur de la religion chrétienne. Il est donc  important d’avoir de cet article fondamental de la foi une compréhension adéquate, en accord avec une saine exégèse du donné biblique, mais surtout en accord avec l'esprit critique et scientifique de notre culture moderne et les exigences de notre intelligence.

Il existe une présentation et une compréhension matérielle, fondamentaliste de la foi chrétienne qui sont une insulte et une profanation de la vérité, de la beauté et de la poésie contenues dans certaines affirmations du dogme chrétien, comme la virginité de Marie, la «divinité» de Jésus et sa «résurrection» d’entre les morts. À cause de cela, ces affirmations fondamentales de la foi, si vraies, si riches et si profondes, sont vidées de leur sens et de leur contenu véritables et rendues insignifiantes et absurdes. Ce qui a comme conséquence de pousser les gens de la modernité à rejeter les formulations de la foi chrétienne considérées comme un amalgame indigeste d’affirmations fantaisistes, puériles et totalement ridicules.

Si aujourd’hui, dans notre société occidentale, les baptisés désertent en masse les églises et laissent tomber toute pratique religieuse, c’est, en grande partie, parce qu’ils sont restés attachés à une conception physiciste et «merveilleuse» du contenu de la foi chrétienne que leur intelligence adulte et éduquée ne peut plus accepter.

Je suis conscient qu’aborder d’une façon tant soit peu critique la présentation ou la conception traditionnelle de la foi chrétienne en la résurrection de Jésus risque d’être une tâche délicate et passablement difficile, étant donné la sensibilité à fleur de peau de beaucoup de croyants sur ce point fondamental du christianisme. Et à juste raison ! Car la foi en la résurrection de Jésus de Nazareth est le cœur du christianisme. On est chrétien parce que l’on croit que Dieu a fait sortir Jésus vivant de son tombeau: il l’a ressuscité des morts. Personnellement, pour rester chrétien et croyant, j’ai été obligé d’entreprendre un long travail de réflexion et de décantation sur les énonciations de ma foi catholique, afin de parvenir à une compréhension de la résurrection du Christ qui  pouvait  satisfaire ma raison logique et s’accorder avec les exigences de mon intelligence critique. Car il m’était impossible d’accepter telle quelle l’explication traditionnelle de la résurrection de Jésus donnée par le catéchisme de mon enfance et, plus tard, par la théologie classique de l’église catholique. Explications qui m’apparaissaient, de toute évidence, non seulement infantilisantes, mais résolument invraisemblables et donc intellectuellement irrecevables.

Les religions en général et le catholicisme en particulier, sont très friands de miracles. Il existe une façon puérile et anthropomorphique de concevoir Dieu et sa relation avec le monde des hommes (et avec l’église catholique), qui n’a aucune  difficulté à faire intervenir Dieu pour changer le cours normal des choses ou des événements ou pour ratifier les actions de ses représentants. C’est ce qu’on appelle avoir une conception mythique, archaïque et primitive de la divinité, conception qui est toujours présente et agissante dans l’enseignement officiel du magistère ecclésiastique.

À moins donc de prendre l’habitude de vouloir faire intervenir Dieu et sa toute puissance pour changer, avec des «miracles», la nature des choses ou le déroulement naturel des événements dans le but de confirmer le contenu de nos croyances, normalement, dans le monde dans lequel nous vivons, les morts ne ressortent jamais vivants de leurs tombeaux. La mort est un événement irréversible et irréparable. Invoquer une exception pour la mort de Jésus de Nazareth pour que ses disciples puissent justifier leur croyance en sa résurrection, m’a toujours paru un stratagème malhonnête et peu respectueux et de Dieu et de la foi chrétienne.

Cherchons alors à comprendre d’une façon moins sensorielle, moins matérielle et surtout moins fantasmagorique notre foi en la résurrection du Seigneur. Partons d’une évidence. Parmi les grands principes de l’astrophysique, il y en a un qui dit que notre univers est homogène et isotrope. Cela, en mots très simplifiés, veut dire que les lois physiques qui régissent le cosmos matériel dans lequel nous nous trouvons sont les mêmes partout, dans toutes les directions, tout le temps et en tous les temps. Cela  signifie que les lois sous-jacentes aux phénomènes de notre monde matériel en ce XXIe siècle sont exactement identiques à celles qui réglaient le monde au temps de Jésus, il y a deux mille ans. Par conséquent, il est tout à fait logique de penser que les phénomènes considérés comme impossibles à se réaliser maintenant doivent être considérés comme impossibles à se produire il y deux mille ans. Or, la mort d’un organisme vivant est un phénomène naturel qui comporte la désintégration définitive et irréversible de composantes chimiques qui soutiennent  la complexité de ses processus vitaux. La mort est la fin définitive de l’organisme vivant. De la mort, personne ne revient. C’est une loi du monde physique, une loi universellement valide dans le passé, dans le présent et dans le futur. Cette loi est ancrée dans nos gènes et dans l’esprit de tout être vivant. C’est pour cela que normalement notre raison éprouve de la répugnance à admettre que dans notre monde puissent se vérifier des cas où cette loi naturelle n’est pas respectée et qu’il puisse exister des entorses à son universalité.

Alors, avant de commencer à réfléchir sur le mystère de la Résurrection du Seigneur, une clarification s’impose. Les récits d’apparitions de Jésus ressuscité qui sont relatés dans les évangiles ne doivent pas être considérés comme des faits réels qui auraient vraiment eu lieu à un certain moment de l’histoire humaine et en certains endroits de la Palestine et qui pourraient faire l’objet d’une chronique, d’un reportage journalistique, d’un constat ou d’une enquête policière. La résurrection de Jésus n’est pas un événement du monde physique et historique qui puisse être décrit, enregistré ou photographié. Personne n’a été témoin de cette résurrection et personne ne peut être témoin de cette résurrection.  Les témoignages rapportés par les évangiles sont basés non pas sur des expériences extérieures, sensorielles ou physiques, mais sur des expériences intérieures, spirituelles et personnelles de croyants qui, après la mort de Jésus, le sentent toujours vivant dans leur vie et sont convaincus que cet homme de Dieu vit désormais avec Dieu une vie nouvelle et éternelle.

Si la résurrection de Jésus consistait vraiment en une intervention extraordinaire et fracassante de Dieu qui met en œuvre sa toute puissance pour briser le cours normal des événements naturels et libérer ainsi Jésus de la mort, on pourrait se demander pourquoi ce Dieu qui aime faire des miracles n’a pas utilisé sa toute puissance pour empêcher que «son fils bien-aimé» ne soit pendu à une croix, en répondant ainsi à la remarque cynique de ses détracteurs: «Il a confié en Dieu toute sa vie, voyons si son Dieu vient maintenant le sauver….?!?». Notez que le Dieu qui aurait fait le «miracle» de réanimer le cadavre supplicié et défiguré de Jésus est le même Dieu qui l’a laissé pourtant crever sur la croix. Si c’est vrai que ce Dieu est un Dieu qui est prêt à faire des «miracles» en faveur de son Fils, pourquoi avoir attendu que celui-ci souffre et meure d’une mort atroce pour le sauver ? Quel père, qui aurait à tout moment le pouvoir de sauver son fils, attendrait que ce fils souffre et meure après des heures de tortures épouvantables pour intervenir ?  La conclusion me semble alors évidente: ou ce Dieu est un être ignoble et sadique; ou il n’y a tout simplement jamais eu de miracle pour faire sortir Jésus de son tombeau. Dieu, même dans le cas de Jésus, a tout simplement laissé les événements suivre leur cours normal. Car Dieu n’intervient jamais en faiseur de miracles; c’est le développement naturel et normal des faits et des événements qui est le plus proche de l’agir de Dieu.

Et s’il est vrai que pour l’homme religieux et croyant Dieu est à l’origine de la nature et donc de la loi naturelle, il devrait être clair que, pour le croyant lui-même, cette loi de l’irréversibilité de la mort porte en elle le sceau de Dieu. Le croyant sait que Dieu respecte toujours les règles qu’il a établi dans le fonctionnement du monde qu’il a créé. Le croyant sait que Dieu n’intervient jamais pour défaire ce qu’il a fait. Le croyant refuse d’admettre que Dieu puisse sabaisser au rang d’un magicien ou d’un faiseur de miracles, soit pour épater l’assemblée, soit pour ratifier la justice d’une cause.

Penser alors que Jésus serait vivant seulement parce que Dieu aurait fait le «miracle» de réanimer son cadavre pour le réintroduire à nouveau dans ce monde des vivants, en renversant la pierre de son tombeau, ce n’est pas seulement admettre la fabrication du sensationnel, du fantastique et du merveilleux comme une procédure normale du comportement de Dieu, mais ce serait aussi vider de son contenu profond la foi chrétienne en la continuité de la présence vivante de Jésus, même après sa mort. En effet, même en admettant, par absurde, que Dieu ait fait le «miracle» de redonner vie au cadavre de Jésus, en lintroduisant à nouveau dans le monde concret et historique des vivants, ce prodige, qui se passe dans le monde extérieur,  peut, tout au plus, m’épater, mais reste complètement extérieur à ma vie; il ne m’affecte pas et n’apporte rien à mon existence. Ici, Jésus seul profite de la puissance miraculeuse de Dieu; et dans ce miracle, Jésus est ressuscité pour lui et non pas pour moi. Dans ce miracle, Jésus est vivant pour lui et non pas pour moi. Cette résurrection, finalement, ne me concerne pas. Mais cela va contre l’affirmation la plus fondamentale de la foi chrétienne qui proclame que le Seigneur est vivant pour moi. C’est pour nous qu’il est ressuscité et pour notre salut. Cette résurrection nous concerne tous, car tous nous sommes ressuscités à une nouvelle vie grâce à lui.

MB

samedi 28 juillet 2012

È ADESSO CHE VOGLIAMO ESSERE FELICI !

 
Date loro voi stessi da mangiare
(Commento du Luca 9,11-17)


A volte noi pensiamo che la fede e la religione servano principalmente per assicurarci un bel posto in paradiso. Una certa educazione cattolica ci ha insegnato che quello che conta è riuscire a salvarci, ad essere cioè felici nell’altra vita, perchè comunque questa vita  è “una valle di lacrime” dove è impossibile incontrare la felicità. Allora ci hanno insegnato a rassegnarci ed ad accettare con pazienza la nostra condizione di povere creature destinate a vivere  una esistenza in cui i momenti di prove, di difficoltà  di fatiche, di lotte, di ansietà ,di angoscia, di paura, di sofferenza, sono molto più numerosi che i rari e fugaci momenti di gioia e di felicità . Dato dunque  che la  vita è così dura,  ci hanno insegnato ( i nostri genitori, i nostri maestri , i nostri catechisti e sopratutto, i nostri preti)  ad aggrapparci con tutte le forze alla nostra fede cristiana  nella quale dobbiamo trovare la forza ed il coraggio di cui abbiamo bisogno  per accettarre e  sopportare il peso e le calamità della vita.

Nell’educazione cristiana che abbiamo ricevuto ci è stato inoltre  insegnato che oltre ad una  fede forte, un buon cristiano deve anche possedere la virtù della speranza. La speranza è infatti una virtù che ci permettere d’accettare i dolori  presenti,  perchè siamo convinti che un giorno la sofferenza cesserà  e che  Dio, nella sua bontà, concederà a tutti, dopo  questa vita terrena, una esistenza completamente felice. Anzi,   concederà a tutti una esistenza in cui l’intensità della felicità  sarà proporzionata alla quantità di sofferenze  che avremo sopportato  con fede e rassegnazione. Quante volte abbiamo sentite dire  che la felicità non è di questo mondo, che  la sofferenza è  preziosa, che la sofferenza è addirittura un dono di Dio (papa Gian-Paolo II !)  che la sofferenza è un potente strumento di santificazione; che la sofferenza è il mezzo più efficace e sicuro  per guadagnarci il paradiso !!!!

Eppure, malgrado l’insegnamento della Chiesa sul valore della sofferenza,  nella realtà della  vita quotidiana, nessuno di noi accetta di soffrire; nessuno si rassegna a soffrire ; nessuno  vuole soffrire. Nonostante tutto  quello che possano dire i preti  o la religione, o un certo tipo di spiritualità  molto popolare nel passato, la sofferenza possiamo al limite sopportarla, ma non sarà mai possibile cercarla apposta ed amarla. E ciò perché non è umano voler soffrire ! Anzi, se c’é una cosa che tutti detestiamo e che tutti vogliamo evitare ad ogni costo, è proprio  il dolore e tutto ciò che comporta di malattia, di prove,   di disgrazie, d’insuccesso, ecc..Tutti vogliamo stare bene, vivere in buona salute; tutti aspiriamo a trascorrere  una vita  serena, tranquilla, riuscita. Tutti vogliamo sperimentare un pò di felicità. non soltanto nell’altra vita, ma qui, adesso, subito. Infatti  ci sembra ovvio pensare  che se Dio è davvero un esser buono e un padre che ama i suoi figli, deve amarli subito, deve amarli fin da adesso e volere la loro  fecita già in questa  vita e che non  aspettare che  muoiano per renderli  felici.



Domandiamoci: è davvero anticristiano desiderare essere felici subito e non soltanto nell’altra vita? Andiamo davvero contro l’insegnamento di Gesù di Nazaret quando  aspiriamo ad un pò di felicità anche in questa vita? È davvero anticristiano e anticattolico odiare e dichiare  guerra al dolore e alla sofferenza? Se odiare la sofferenza è ed anticristiano, anticattolico ed antipapale, allora dobbiamo ammettere che anche Gesù era anticristiano, anticattolico ed antipapale , perchè, a farlo, apposta , proprio nel vangelo di oggi Gesù sembra insegnare che la  felicità dell’uomo non è qualcosa riservato all’altra vita, ma una condizione ed uno stato di vita che devono essere realizzati adesso, in questo spazio di tempo che ci è dato di vivere. Gesù nel vangelo di oggi sembra volerci dire che la felicità  dell’uomo è per adesso e non per domani; per il presente e non per il futuro;  per questo nostro tempo e non per l’eternità. É già qui, adesso, in questo tempo che ci è dato di vivere, che ognuno di noi deve poter mangiare  a sazietà; trovare tutto ciò di cui ha bisogno per raggiungere il suo benessere, per assicurare il suo sviluppo  la sua salute, la sua riuscita, il suo compimento e la sua felicità !

Il Vangelo presenta continuamente Gesù circondato da tutta un umanità sofferente. È tutta gente  ammalata, sofferente, stanca, spossata, smarrita; gente che non sa dove andare; che non sa cosa fare; che è in cerca di qualcosa che non riesce a trovare. Proprio come spesso capita anche a noi quando ci sentiamo soli, abbandonati a noi stessi, trascurati e incompresi dal marito, dalla moglie, dai figli, dagli altri; quando ci sentiamo inutili, senza scopo; quando ci sentiamo vulnerabili, deboli, senza difesa, impotenti davanti al male, alla disgrazia, alla malattia, alla solitudine, alla vecchiaia, alla morte....

Questa umanità che circonda Gesù e che  ha fame e sete  di comprensione, di rispetto, di considerazione, di compassione, di conforto, d’amore, di pace e di felicità, di vita assicurata,   siamo tutti noi.... rappresenta ognuno di noi. Niente è cambiato dal tempo di Gesu ad oggi ! Anche noi abbiamo fame: anche noi vorremmo tanto poterci sedere tranquilli sull’erba verde di questa nostra vita terrena per gustare il pane della felicità  fino ad esserne sazi.

Davanti a tutta questa povera gente affamata di felicità, Gesù avrebbe potuto acconsentire alla  proposta dei suoi amici  di lasciar perdere, di lavarsene le mani :“Certo, questa gente ha fame e sete, Signore, sono spossati, stanchi , sbattuti e sofferenti... ma che ci possiamo fare ? È la vita! Non tocca  a noi aiutarli; non è nostro compito, ciò va al di là delle nostre responsabilità e competenza ... e comunque non ne avremmo neppure nè  i mezzi nè le possibilità! ... Per questo c’è il Governo; c’è l’Assistenza Sociale ; c’è  la Croce Rossa; la San Vincenzo, ci sono gli Organismi ufficiali o umanitari  d’Assistenza e di aiuto...”

Ma nonostante tutti questi bell argomenti che servono soltanto a giustificare il nostro egoismo, il nostro menefreghismo, la nostra pigrizia ed il nostro disimpegno, nel  vangelo di oggi la parola autoritaria e sconvolgente  di Gesù ci copisce come un pugno  in piena faccia: “ Voi, date loro da mangiare !  Voi !!! Non il governo, nè nesssun altro organismo !  Ma voi, date loro da mangiare. Ognuno di voi è responsabile della felicita`del proprio fratrello” Nessuno deve avere la faccia tosta di dire che non può fare niente per il proprio fratello, perché nessuno di noi è mai  così povero  da non riuscire a  fare qualcosa per il proprio fratello, non fosse altro rivolgergli  uno sguardo di compassione, un parola  buona, un sorriso di simpatia ed un piccolo gesto  di aiuto !!!  Nessuno, nella vita possiede così poco pane che non gliene scappi fuori neppure un boccone da spartire con  il proprio fratello!  Perché, in realtà,  ognuno di noi, anche se si sente sprovvisto di mezzi,  non è mai  così miserabile che non sia capace di trovare nelle riserve segrete del suo cuore quel tanto di bontà, di altruismo, di generosità, di compassione capaci di portare un pò di sollievo e di felicità al proprio fratello .

Il pane dell’amore e della compassione è sempre sufficiente per tutti quando noi siamo capaci di farlo lievitare all’interno del nostro cuore. Gesù vuole così farci capire che la felicità dell’uomo non è soltanto  nelle mani di Dio, ma che è sopratutto e anzitutto nelle nostre mani, perché ognunoi di noi è responsabile della condizione di benessere o di malessere, d’ infelicità o di felicità del nostro prossimo . Che l’uomo sia felice o infelice su questa terra; che l’umanità continui a vivere e a prosperare, oppure corra verso la sua estinzione e la sua rovina...dipende dall’impegno che ognuno di noi, a livello personale, sociale, politico, nazionale ed internazionale, avrà meso  per garantire a tutti  il cibo, (cioè  la sicurezza, la pace, l’aria buona, l’acqua potgabile,una  terra abitabile, ecc. ) di cui ognuno   ha bisogno per continuare a vivere felice in questo mondo.


MB

vendredi 27 juillet 2012

PEUT-ON ENCORE CROIRE EN LA TRINITÉ ?


UNE RÉFLEXION SUR LA VALIDITÉ DU DOGME TRINITAIRE



            Il faut toujours avoir présent à l’esprit que Jésus de Nazareth était juif et que en tant que tel il a toujours été absolument et jalousement monothéiste. Jésus non seulement n’a jamais parlé de  la «trinité», mais il ne pouvait même pas penser en une trinité de personnes en Dieu qui aurait sonné pratiquement blasphématoire à ses oreilles. Pour Jésus, Dieu est un seul et pas plus qu’un.

            Pour étrange que cela puisse paraître à certains chrétiens, la doctrine de la Trinité n'est pas du temps de Jésus, mais beaucoup plus tardive. De fait, sa formulation  doctrinale est l’œuvre du Concile de Nicée (325).  Cela signifie alors que les  Évangiles  ne peuvent pas parler de la Trinité comme nous la connaissons aujourd’hui et que les phrases d’Évangile qui semblent faire référence à la doctrine de la Trinité (les formules trinitaires), sont des ajouts postérieurs.
      
 Si la doctrine de la Trinité est une élaboration des premiers siècles du christianisme et qui seulement au quatrième siècle a acquis la formulation qui restera ensuite celle officiellement acceptée par l’Église, cela signifie que ce dogme catholique est fondamentalement une construction théologique postérieure et donc  non pas une révélation divine, mais  une  «construction humaine». Il  faut donc cesser de  penser que le mystère de la Trinité soit une vérité inconnue avant Jésus que celui-ci est venu nous révéler telle qu’on la trouve  maintenant formulée dans la doctrine officielle de l’Église.
  
La doctrine de la Trinité est donc finalement la façon  dont les chrétiens du  4ème  siècle ont cherché à comprendre et à exprimer le mystère de Dieu  de leur foi. Avec les instruments intellectuels de leur époque, empruntés à la culture et à la philosophie grecques, ils ont  formulé une hypothèse, qui, d’après eux, semblait mieux expliquer et donc mieux rendre compte du mystère de Dieu tel qu’il leur apparaissait dans les textes sacrés du NT où il était  souvent question d’un Dieu Père, d’un Dieu-Fils et d’un Esprit Saint. Pour composer leur système explicatif et pour bâtir et formuler leur hypothèse explicative sur Dieu, les théologiens chrétiens du 4e siècle ont utilisé, comme  instruments de leur travail et de leur recherche, les concepts, les notions, les abstractions, la  terminologie de l’analyse philosophique de leur époque comme  nature, essence, substance, personne, hypostase, relation, etc…

 A part le fait que cette terminologie ancienne, (lorsqu’elle a été conservée) n’a plus aujourd’hui le même sens qu’on lui attribuait  au 4ème siècle (par exemple, le mot hypostase qui servait en ce temps-là à indiquer le caractère unique de la personne, aujourd’hui est utilisé  pour indiquer les dépôts ou les sédiments qui se forment dans l’urine), la réalité indiquée par ces concepts (nature, essence, substance …de Dieu) ne peut plus aujourd’hui faire l’objet ni du même assentiment, ni de la même compréhension. Je veux dire par là que l’on peut très bien être chrétien aujourd’hui sans adhérer nécessairement à  ce type d’explication de Dieu qui remonte au 4ème siècle. Type d’explication qui pouvait, sans doute, convenir et satisfaire les exigences  intellectuelles des chrétiens de ce temps, mais qui ne réussit plus du tout à satisfaire celles complètement différentes et autrement plus exigeantes, plus éclairées, plus évoluées et plus critiques des chrétiens du XXIème  siècle
 
On peut dire que la doctrine de la Trinité fut la réponse que le christianisme du 4ème siècle, qui venait de sortir des catacombes et qui cherchait à se tailler une place au soleil, dans une société  imprégnée de culture et de philosophe grecque, a su donner à la question de Dieu. Ce fut sans doute un très bel exemple d’inculturation d’une religion d’origine juive dans une culture totalement différente. Le mouvement  judéo-chrétien des débuts, complètement étranger aux catégories philosophiques de l’hellénisme, finit par s’exprimer, se reformuler dans un langage  qui n’avait rien à voir avec le langage biblique de ses origines.

Pour nous, cependant, le  problème réside dans le fait que la philosophie grecque  ne se trouve aujourd'hui que dans les livres d'histoire et que dans la vie réelle plus personne ne recourt à cette manière de penser et de s’exprimer pour trouver des réponses ou des explications aux questions posées par les mentalités et les problématiques actuelles. Alors que le monde et la culture ont cessé de croire en l’efficacité de l’ancienne philosophie grecque comme instrument explicatif de la réalité, l'Église, elle, continue d’utiliser cette philosophie, cette archaïque façon de penser, pour présenter et expliquer ses dogmes, pour formuler ses doctrines; dogmes et doctrines  qu’elle persiste à considérer comme intouchables et, dans des nombreux cas, comme in-interprétables  (= il est défendu de chercher une autre façon d’interpréter ou d’expliquer  les contenus de la foi  et du dogme).
 
            Il y aurait aussi une autre question qui mériterait  d’être mentionnée, c’est la question du «théisme», c'est-à-dire la façon traditionnelle de concevoir Dieu. Dans la théologie catholique Dieu est habituellement  pensé et imaginé comme une personne masculine, comme une entité individuelle, comme un Être infiniment supérieur, aux pouvoirs extraordinaires et infinis, qui intervient dans les affaires des hommes, animé par des sentiments, des intentions et des réactions qui ressemblent étrangement à ceux des humains. Dans cette théologie trop facilement on parle de «Dieu» comme si l’on savait ce qu’on dit par ce mot  et comme si ce mot était capable de contenir et d’exprimer tout ce que Dieu est en lui-même. Aucun mot, aucune doctrine, ni aucune construction ou hypothèse théologique sont capables de dire Dieu. Toutes les explications, toutes les approches sont vraies et fausses en même temps; sont valables et non valables simultanément; sont ensemble fiables et non fiables. Car Dieu ne s’inscrit en aucun de nos schémas et ne se laisse définir par aucune de nos paroles; ne se laisse cerner par aucunes de nos  constructions théologiques ou intellectuelles. Donc, même le dogme de la Trinité n’est ni vrai, ni faux. Il n’est ni fiable, ni non fiable et il ne peut pas réclamer pour lui la loi absurde de l’intouchabilité et exiger l’adhésion indiscutable et éternelle des chrétiens. 
 
Car ce dogme ancien n’est, lui-aussi, que  l’effort des hommes d’une époque et d’un pays pour dire, dans leur langue et dans leur culture,ce qu’ils pensaient, eux, de Dieu. Mais d’autres approches, d’autres tentatives d’explication, d’autres possibles perceptions de Dieu sont possibles et sont et seront continuellement élaborées par la soif de vérité de l’intelligence humaine au cours des siècles. Et il faut qu’il en soit ainsi! Aucune approche intellectuelle, ni aucune doctrine, ni aucun discours sur Dieu, ne peuvent  avancer la  prétention d’être exhaustifs, d’être les seuls vrais et les seuls définitifs et de dire la parole ultime sur Dieu. Car Dieu sera toujours au-delà de toutes nos explications et de toutes nos formulations;  sa nature profonde ne pourra jamais être déterminée ou saisie par nos concepts humains ou être liée aux mots ni de nos Saintes Écritures, ni de nos crédos, ni de nos doctrines. Dieu n’est pas un individu ou une personne. Il n’est même pas un être. Il est Être ou Fondement d’être et rien ni personne ne peuvent le définir ou le déterminer. Et nous, les humains, malgré tous nos efforts, ne pourrons jamais ni le connaître, ni le comprendre vraiment, mais seulement balbutier notre étonnement si notre sensibilité est assez affinée pour «sentir», «expérimenter» et percevoir les traces de sa présence et de son action dans notre univers.
 
Nous devons donc abandonner l’idée d’un Dieu personne, grand manitou tout-puissant qui siège quelque part dans les cieux et qui intervient pour diriger et juger les actions et le destin des humains. Ce Dieu est un mythe et une pure invention de notre peur et de notre ignorance. Ce Dieu est une idole que nous avons faite à notre image et ressemblance et qui, pendant des millénaires, a dominé  les humains et a servi  les intérêts du pouvoir et des religions établies.

Aujourd’hui ce modèle mental de Dieu ne réussit plus à rallier les gens du XXIème siècle. Cette ancienne forme de  théisme est refusée et niée par la grande majorité de nos contemporains qui se définissent alors comme athéistes ou athées. Il faut donc marcher vers une nouvelle façon de concevoir Dieu qui réponde aux nouvelles attentes, aux nouvelles connaissances, aux nouvelles perceptions et aux nouvelles sensibilités de l’homme moderne. Je pense que maintenant l’alternative n’est pas théisme ou athéisme, mais post-théisme. Nos continuerons à croire en un Mystère de la réalité, en une Énergie primordiale, en une Puissance d’Amour source de vie, en un Fondement Original de l‘être que nos ancêtres ont nommé «Dieu» et qu’ils ont pensé à leur image. La conception  théiste de Dieu a satisfait les croyances de nos grands-parents. Elle s’avère cependant  maintenant incapable de satisfaire nos attentes. Il faut donc aller vers une nouvelle façon de comprendre Dieu qui puisse répondre à nos questionnements à nous, qui vivons dans l’ère de la rationalité, de la technique, de l’astrophysique, des voyages spatiaux et du monde quantique.

            Nous continuerons à être des personnes croyantes, spirituelles, fascinées par Dieu; des chrétiens attachés avec ténacité et amour à la personne extraordinaire de Jésus de Nazareth. Mais nous serons des gens qui ne conçoivent et qui ne pensent et ne peuvent plus penser Dieu selon les modèles mythique et anthropomorphiques hérité du passé.

MB

samedi 21 juillet 2012

DE QUOI AVONS-NOUS FAIM ?


DE QUEL PAIN AVONS-NOUS BESOIN ?

Le « miracle » de la multiplication des pains que l’on retrouve dans les évangiles a un but ouvertement catéchistique. Les évangélistes construisent ce récit en s’inspirant du miracle du prophète Élisée qui, dans l’Ancien Testament (2 Rois, 4,42-44), rassasia quatre cents personnes avec une vingtaine de pains d’orge. Les auteurs de ce récit évangélique veulent transmettre un message bien simple: «Il y a ici quelqu’un qui est bien supérieur à Élisée!». Ce conte est, de toute évidence, construit sur le schéma de l’institution de l’Eucharistie. L'auteur utilise exactement les mêmes mots:« Il prit le pain, il le rompit et le donna à ses disciples…»; il veut donc enseigner que chaque fois que les chrétiens se réunissent pour l’Eucharistie, c’est ce même «miracle» qui s’accomplit : le don de Dieu est là pour tous et tous peuvent en être rassasiés. Son pain est donné en abondance. Ce récit   nous enseigne cependant  beaucoup d'autres choses. 

Voyons maintenant en quoi ce texte peut nous intéresser, nous qui vivons au XXIe siècle. L'auteur fait remarquer que Jésus se trouvait dans un lieu solitaire lorsqu'il accomplit le miracle de la multiplication des pains. Jésus a souvent besoin de se retirer, de s’éclipser, de s’évader loin du brouhaha, du tumulte et de l’agitation de la vie ordinaire, afin de se retrouver tout seul avec son âme. Nous avons tendance à penser que c’est un luxe, un privilège que de s’arrêter, de prendre des vacances… D’après ce que nous venons de lire, cela semble être, au contraire, une nécessité, si nous voulons donner une certaine profondeur à notre humanité.

Les rythmes de notre société moderne nous usent, nous consument, nous vident physiquement, psychologiquement et spirituellement… Fatigue, stress, dépression, burn-out, etc. D’où la nécessité de s’arrêter, de se débrancher, de se déconnecter de temps à autres, de lâcher prise pour survivre, pour ne pas devenir des robots, pour garder un semblant de dignité ou tout simplement pour garder notre liberté. Oui, pour affirmer notre liberté! Pour dire et prouver que nous ne sommes pas les esclaves de nos besoins matériels, de notre travail, du rendement, du profit… Pour affirmer que nous sommes plus que nos besoins matériels…Que nous avons besoin d’autres choses que de l’argent, que du confort. Pour affirmer que le travail, l’argent et le confort ne sont pas tout dans la vie et que ce n’est pas à cause de cela que nous allons nous sentir plus heureux et plus accomplis.

Plus que jamais nous avons besoin aujourd’hui, comme le faisait Jésus, de nous offrir des moments d’évasion, de fuite, de tranquillité et de silence…pour nous mettre en face de nous-mêmes, de notre destin, du sens de notre vie…pour faire le point, pour voir un peu plus clair (dans nos valeurs, nos priorités, nos amitiés, nos attachements, nos amours…), pour entreprendre le voyage vers l’intérieur de nous-mêmes (ce voyage que nous remettons toujours à plus tard…!), pour découvrir ce que nous sommes et ce que nous voulons en réalité. Pour prendre conscience de notre richesse et de notre pauvreté. Mais surtout pour découvrir le potentiel qui se cache en chacun de nous; ces trésors qui sont ignorés, méconnus et que souvent nous ne soupçonnons même pas de posséder et qui donc ne sont même pas utilisés. Combien de crises, combien de complexes d’infériorité, manques d’auto-estime et de confiance en soi, combien de dépressions, de névroses et de suicides seraient évités si nous étions capables de pénétrer paisiblement et sereinement à l’intérieur de nous-mêmes et de nous regarder avec le regard bienveillant de Dieu ! Nous découvririons alors que nous sommes tous de petites merveilles; que les zones positives de bonté et de lumière en nous dépassent amplement celles de la méchanceté et de l’ombre, puisque nous découvririons que nous sommes porteurs de la présence et de la manifestation de Dieu en ce monde.

Pour nous, les chrétiens, cette nécessité de retrait et de silence devient un devoir d’autant plus pressant que nous vivons une relation de confiance, d’amitié et d’amour avec le Dieu de Jésus. Comment pourrions-nous donner consistance et réalité à cette relation, sans nous tailler dans notre vie des temps d’arrêt, de silence et d’intimité avec Lui ? Comment pourrions-nous être nous-mêmes libres, vivre selon nos convictions, selon la foi qui nous anime, si nous permettons à la matérialité de notre existence de nous engloutir entièrement ? 

C’est par nous que Dieu existe, car c’est par nous qu’il est connu et reconnu,  adoré et imploré ; c’est par nous qu’il est donc  Dieu.  Et nous, c’est par Lui que nous recevons toute la grandeur de notre humanité.

Cet épisode de l’Évangile contient aussi une composante sociale sur laquelle il y aurait aussi beaucoup à dire et à réfléchir. Jésus est entouré ici d’une multitude de gens qui sont dans le besoin. Les disciples s’en rendent compte : « Qu’est-ce qu’on va faire avec tous ces gens qui ont faim et qui de toute évidence manquent de tout ?». Cependant, ils n’ont aucune intention de s’impliquer. Après tout, ce n’est pas notre problème…ce n’est pas nous qui avons causé cette situation…c’est plutôt toi…c’est notre gouvernement…c’est la situation économique…c’est la faute d’une politique irresponsable…du système capitaliste féroce, sans pitié, exploiteur et qui ne fait qu’accroître les différences et la pauvreté dans le monde et qui n’avantage que les riches et les puissants…nous sommes impuissants…nous ne pouvons rien résoudre…nous n’avons pas les moyens…renvoie-les, qu’ils s’en aillent, qu’ils se débrouillent… »

Et Jésus de leur répondre : « Il n’en est pas question ! Vous, donnez-leur à manger ! » . Il ne s’agit pas de se dérober, de trouver des excuses ou des prétextes pour justifier notre inaction ou notre apathie. Il y a toujours quelque chose à faire et on peut toujours faire quelque chose quand notre prochain est dans la détresse et le besoin, même si nous trouvons que nous moyens sont souvent insignifiants et que nous n’avons que des petits pains et deux petits poissons. Qu’est-ce qu’on peut faire avec ça ? Et pourtant…! Mettez-les en commun, nous dit Jésus, partagez-les et vous verrez le miracle qui va se produire ! Qu’est-ce que je peux faire, moi, devant le tremblement de terre qui a détruit Haïti ? Devant la dévastation du tsunami qui a rasé les côtes de l’Asie ? Devant la famine qui sévit en Somalie et les pays du sud-est africain? Toi, tout seul, pas grand-chose! Mais ensemble, nous pouvons beaucoup. En regroupant nos pauvretés, en partageant le peu que nous avons, nous pouvons faire le miracle de nourrir et secourir des multitudes. Jésus vient nous enseigner donc avec ce texte, qu’il n’y a jamais d’excuse à l’inaction et à l’indolence lorsque notre frère est dans le besoin.

BM

vendredi 20 juillet 2012

CHANGER OU MOURIR


Laisse les morts enterrer leurs morts (Lc 9,51-62)

Lorsque je lis ce texte de l‘évangile, je suis frappé par la quantité de verbes de mouvement qu’il contient. On a l’impression que dans ce récit tout le monde est en mouvement, invité à bouger, à se mettre en route, à aller de l’avant, à ne pas s’installer, à ne pas s’arrêter à la routine établie, aux habitudes, aux choses qu’on a toujours faites, à ne pas s’accrocher au passé, aux traditions, au « on a toujours fait comme ça » , comme si le passé contenait le paradigme de la perfection; comme si tout le bon était dans le passé et tout le mal dans le présent et dans les temps qui courent.

Que de gens sont des nostalgiques du passé! Que de gens sont prisonniers du passé et cachent leur manque de courage derrière la sécurité que les expériences du passé leur donnent. C’est beaucoup moins dérangeant d'être des «suiveux»! C’est tellement plus simple de prendre le train de tout le monde, que de chercher une nouvelle façon de parcourir sa route. C’est tellement plus rassurant de continuer à faire comme on a toujours fait! L’immobilisme de l’Église, sa lenteur à changer¸ à s’adapter aux nouvelles circonstances de la vie moderne, son hésitation ou son incapacité à trouver des solutions nouvelles aux problèmes, aux besoins, aux défis suscités par la modernité, sont dus, en grande partie, à cet attachement viscéral à ce qui s’est toujours fait et dit dans ce passé que l'on appelle la "tradition".

Au risque de choquer plusieurs bons catholiques, il faut cependant reconnaître que dans les évangiles et dans l’enseignement de Jésus de Nazareth, l’immobilisme, le statu quo, la répétition, l’acceptation passive et a-critique du passé n’ont pas bonne presse. "Il a été dit...mais, moi, je vous dit ..." c'est une phrase qui revient souvent sur les lèvres du Maître.

Jésus veut que ses disciples soient des personnes ouvertes à la nouveauté, tendues vers le futur, qui marchent en regardant en avant plutôt qu’en arrière; des personne libres, c'est-à-dire légères, non pas alourdies par le poids ou emprisonnées et handicapées par les contraintes et les habitudes du passé. Jésus veut ses disciples audacieux, prêts à prendre de nouvelles routes; ouverts à de nouvelles idées; disponibles à relever de nouveaux défis; ouverts aux changements …des personnes qui osent risquer, qui ont le goût de l’aventure, qui sont curieuses d’apprendre et d’expérimenter de nouvelles formes ou de nouveaux modes d’existence…. Qui aiment redécouvrir chaque matin la fraîcheur et le charme de son visage.

Jésus veut autour de lui des personnes qui savent se mettre en question; qui ne cherchent pas à avoir toujours raison, et surtout qui ne pensent pas posséder à elles seules toute la vérité. Jésus veux que ses disciples soient des gens qui cherchent constamment … qui demandent … qui ne sont jamais satisfaits de ce qu’ils sont …Cherchez et vous trouverez….. Demandez en on vous donnera ; frappez et l’on vous ouvrira; cherchez la lumière et vos yeux s’ouvriront … et surtout soyez des personne à l’écoute… des personnes d’écoute….

Le disciple de Jésus écoute parce qu’il sait qu’il ne se suffit pas à son bonheur… Il écoute parce qu’il sait que la vérité lui vient toujours d’ailleurs; qu’il a toujours à apprendre; à se perfectionner; à s’ouvrir… parce que, justement, la vie est dans le mouvement, dans le changement, dans la transformation, dans l’avancement, dans le renouvellement, dans l’acquisition, dans la capacité à faire le ménage; dans le courage de se délester des conditionnements créés en nous par une certaine éducation, une certaine culture, une certaine forme de religion ou de religiosité… qui nous limitent , nous enferment dans des acquis intouchables…

Jésus veut faire de nous des hommes et des femmes en marche, avec des projets, avec une mission, avec un but dans la vie; des gens qui ont le souci constant de progresser, de grandir, d’apprendre, d’approfondir, de voler toujours plus haut…. Gare à ceux qui rasent le sol… qui se traînent par terre; qui sont accroupis sur le bord de la route, qui n’osent pas prendre le chemin qui les mènera un peu plus loin que là où ils végètent et où ils s’enracinent. Jésus ne supporte pas les infirmes et les paralytiques, les aveugles et les aveuglés… les sourds qui ne veulent rien entendre… ceux qui ne sont hantés et conduits que par leur esprit….ils veux les guérir, les libérer.

Dans les Évangiles Jésus est présenté comme l’homme qui marche avec courage sur sa route. Et c’est une route qui le conduira là où il n’aurait jamais voulu aller; mais qu’il acceptera de parcourir jusqu’au bout, à travers vents et marées, à travers luttes et hostilités, à travers un continuel dépouillement et renoncement, mais aussi à travers une continuelle et extraordinaire croissance intérieure qui fera de lui le prototype le plus accompli de l’être humain et donc un modèle et un maître pour tous ceux et celles qui auront la chance de le connaître et de le fréquenter .

C’est pour avoir vu Jésus marchant ainsi sur la route, que quelqu’un a pu lui dire, dans un élan d’enthousiasme d’admiration, qui ne finissent pas de nous surprendre: «Je te suivrai partout où tu iras ! ». Et Jésus de répondre : « Libère-toi; déleste-toi; fais le vide, fais de la place... Regarde moi, je ne possède plus rien, même pas un endroit où reposer la tête... ».

Pour suivre Jésus, il faut être sur la route. Il faut avoir adopté, d’une certaine façon, l’attitude de l’itinérant. Il faut avoir abandonné la maison de nos attaches, de nos sécurités, de nos habitudes. Il faut être capable de partir sans regarder en arrière, sans se sentir lié par le passé. Car le passé n’existe plus, le passé est mort et ce qui est mort doit rester enterré; chercher à lui donner vie c’est de la folie et de la stupidité : «Laissez les morts enterrer leurs morts… toi, va … avance, annonce à tous par ton espérance, ta confiance , ta joie de vivre que le plus beau est en avant, qu’il est encore à venir... car Dieu est parmi nous et qu’il cherche à se manifester et à réaliser parmi nous sa demeure et son royaume ».

Quelle bonne santé et quel visage attrayant aurait notre l'Église, si ses responsables avaient le courage de la fidélité à ces paroles du Seigneur!


MB

jeudi 19 juillet 2012

LA BLESSURE QUE NOUS PORTONS



Au cours des siècles, les théologiens catholiques ont élaboré l'étrange théorie du «péché originel». Cette doctrine, si l'on fait abstraction des interprétations fantaisistes et ridicules que l'enseignement officiel lui a donné, exprime cependant quelque chose qui, du point de vue existentiel, est fondamentalement vrai . Elle veut rendre compte d'une condition de finitude, de faiblesse, de désordre, de détresse intérieure que chacun de nous porte gravée dans son être, et cela dès son apparition en ce monde. A travers une terminologie obsolète et archaïque, cette théorie cherche toutefois à nous conscientiser sur l’état de fragmentation, de division, de lacération intérieures dans lequel nous nous trouvons lorsque nous nous coupons de la Source Originale de notre existence et que l'on appelle généralement avec le nom de «Dieu».

La doctrine du péché originel nous révèle finalement une chose très simple: les humains cherchent à se faire Dieu à cause de la peur qu’ils ressentent lorsqu’ils découvrent qu’ils ne sont que des hommes. En d’autres mots, à cause de l’angoisse qu’ils ressentent lorsqu’ils prennent conscience de leur finitude, de n’être que des épisodes transitoires, des phénomènes casuels, non-nécessaires, transitoires et totalement négligeables dans l’immense épopée de l’évolution cosmique, les hommes perdent les pédales. Le jour où un gros singe est devenu  un homo sapiens, ce jour-là même, il a réalisé qu’il n’était là que pour mourir. Ce jour-là, l’angoisse et la peur ont fait leur apparition dans l’histoire humaine pour la gâcher à tout jamais. Le « péché originel» était né.    Qu’est-ce à dire ?

La Bible nous parle de ce drame à travers le mythe de la chute originelle dans un Éden créé par Dieu pour l'homme. Le mythe raconte que l'homme, au lieu de s’accepter faible, fini, limité, transitoire, tel qu’il était sorti des mains de son Créateur, obnubilé dans son intelligence par la peur et l’angoisse, a cru qu’il aurait pu vivre une vie plus heureuse en réprimant le souvenir de sa finitude, et s’illusionnant de pouvoir être aussi puissant et aussi durable que Dieu lui-même. «Vous serez comme des dieux !» dit à l’homme le serpent tentateur de la légende. Ce fut  la bêtise suprême! Ce fut  le début de la fin ! 

Se faire Dieu soi-même, c’est non seulement se mettre en compétition avec la Source de l' être, mais c’est aussi se mettre en opposition contre la vérité et la nature de ce que nous sommes. C’est refuser d’être non-dieu, et donc humains. C’est introduire dans la vie humaine une coupure tragique avec Dieu-Source, perçu, dans l’angoisse, comme un adversaire dangereux qui condamne l’homme à la finitude et donc à la mort.

L’église a raison quand elle affirme que le péché originel est la cause de tous les maux du monde. Vouloir être comme Dieu, ne peut que précipiter les humains dans le gouffre de la folie, du désastre et de l’insignifiance. Voyons cela de plus près.

Pour être comme Dieu je cherche à être plus fort que les autres, plus intelligent que les autres;  je cherche à me rendre nécessaire; à attacher les autres à moi, de sorte qu’ils perdent leur autonomie et leur indépendance;  je deviens manipulateur, dominateur, violent, tyran , despote.

Pour être comme Dieu, je me transforme en la raison de vivre de ceux qui m’entourent; ils ne doivent vivre que pour moi; tout doit être dirigé vers moi, tout est à mon service; je deviens le centre, l’égoïste parfait. Pour être haut comme Dieu, je cherche à mi hisser bien au-dessus des autres; je veux être supérieur; je veux voir les autres à mes pieds. J'élimine les adversaires, les concurrents, les ennemis.

Pour me sentir puissant comme Dieu, je cherche le pouvoir; je cherche à m’enrichir, par tous les moyens, sans limites, avec démesure, sans vergogne. En effet, plus j’impressionne par la quantité de mon faste et de ma richesse, plus mon ego est exalté; plus j'ai du pouvoir, plus je me sens tout- puissant, comme Dieu. Et ainsi tout le monde m'adore.
Et puisque je me suis fait Dieu, tout m’appartient:  « la terre et ses richesses». Tout est là pour moi, pour que je puisse le récolter, l’exploiter, m’en servir comme bon me semble, même si je dois faire la guerre, détruire, ruiner, contaminer, empoisonner, rendre inhabitable, réduire à la misère, à la famine des pans entiers de populations de la  planète ...

Pour se sauver, l'homme doit se libérer de la peur et de l'angoisse qu’il éprouve devant l’expérience de sa finitude. Il doit cesser de compenser ces limites  par toutes sortes de moyens fous et impossibles. Il faut qu’il découvre la présence du Dieu de la légende, se promenant encore et toujours, comme un ami, dans le jardin à la brise du soir.

L'homme a besoin que la détresse dans laquelle évolue son existence soit traversée par la seule force qui peut le sauver: la confiance. Il faudra qu’il puisse recevoir la grâce de s’accepter, non pas centré sur lui-même dans un effort désespère et stupide de se faire comme Dieu, mais de livrer sa vie entre les mains d’un Dieu que Jésus de Nazareth nous présente comme un Père de tendresse et d’amour.

Pour guérir de sa folie, l’homme devant  Dieu, doit apprendre à lui faire confiance. C’est tout simplement cette confiance qui le guérit de l’intérieur et qui le rétablit dans l’authenticité de ce qu'il  est en toute vérité devant Dieu.

Finalement, les théologiens  ont raison de nous dire que dans l'enseignement du Prophète de Nazareth nous pouvons trouver un remède à ce «péché originel» qui nous taraude depuis toujours. Jésus nous apprend fondamentalement à vivre dans la confiance. Il dit à son disciple: 
« Tu n’as qu’à laisser Dieu être Dieu. A toi il te suffit d’être humain, de n’être qu’un humain, car dans son amour Dieu complétera ta finitude avec sa pérennité. Il remplira ton vide de sa plénitude; ta pauvreté de sa richesse; ton imperfection sera justifiée et acceptée sans condition et couverte par le manteau de sa bonté et de sa miséricorde. Tu ne seras jamais Dieu.  Mais tu pourras être cet homme, cette femme qui sont humains, pleinement humains, totalement humains. C'est ton humanité qui fait  ta richesse et ta grandeur. Tu seras cet humain renouvelé par la foi; sauvé par la confiance; heureux dans l'assurance d'un amour qui t'est donné sans conditions et pour toujours .

Modelés sur Jésus de Nazareth, nous, les chrétiens, nous sommes les hommes et les femmes du Royaume; les hommes et les femmes du sel, du levain et de la lumière; les hommes et les femmes restaurés à l’image de l’Homme de Nazareth, en qui Dieu a pu réaliser son rêve d’humanité. Nous sommes ceux et celles qui, en Jésus de Nazareth,  avons trouvé le secret de vaincre ce «péché» qui fait toute notre laideur, mais aussi tout l'attrait de notre surprenante et attachante humanité .