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dimanche 26 mai 2013

DIRE DIEU AUJOURD’HUI

DIRE  DIEU AUJOURD’HUI


Parler de Dieu est une des entreprises les plus ardues de la réflexion humaine. La notion de Dieu se dérobe en effet à toute démonstration philosophique et à toute élaboration intellectuelle. Ce que nous pouvons affirmer ou imaginer de la nature de Dieu si ce n’est pas tout à fait faux, n’est jamais tout à fait vrai non plus. Dieu ne se laisse ni saisir par aucune de nos démonstrations, ni définir par aucune de nos explications. Les anciens disaient que Dieu est «ineffable», celui à propos duquel on ne peut rien dire ni de certain ni d’absolu. Nos concepts ne sont pas aptes à exprimer la vérité sur Dieu, car Dieu est et reste insaisissable. Ce qu’est Dieu en lui-même nous échappe inexorablement. Il faut donc beaucoup d’humilité pour parler de Dieu. Et les religions qui se présentent comme les spécialistes de Dieu, pèchent souvent, de prétention et d’arrogance à ce sujet. Chacune d’elles est convaincue non seulement de posséder la vérité sur Dieu, mais aussi une emprise sur Dieu. Elles pensent pouvoir le manipuler au gré de leurs intentions et de leurs intérêts par le biais des formules et des rites sacrés. Chaque religion se croit en plus la bénéficiaire d’une relation unique et privilégié avec la divinité qui la met forcement en opposition et en confrontation avec les autres religions lesquelles affirment exactement la même chose. Le Dieu élaboré par les religions n’est alors souvent qu’un prétexte de pouvoir et une idole adorée par les uns, rejetée par les autres et donc cause de division, d’hostilité et de conflits parmi les croyants.
Il faudrait donc que les croyants soient assez avisés pour s’émanciper de l’emprise totalitaire des religions, pour entretenir surtout leur soif de Dieu et l’élan spirituel qui gît au cœur de leur  personne.

Puisque Dieu est une entité insaisissable, il y a autant d’idées sur Dieu qu’il y a de cultures, de religions et de personnes. L’histoire des religions nous enseigne que les humains ont perçu comme divines toutes les forces, les énergies et les choses qu’ils ont considérées comme essentielles à leur existence: les animaux, les arbres, les astres, les montagnes, les fleuves; des états  intérieurs comme l’amour  et la haine, la sagesse et l’espérance; des personnages marquants comme rois, empereurs, papes…   C’est seulement plus tard, avec la progression de la réflexion humaine et de l’évolution intellectuelle de l’humanité, que l’idée de Dieu s’est émancipée des phénomènes naturels et qu'on est parvenu à une conception plus abstraite et plus  spirituelle de la divinité, conception  que nous retrouvons en partie exprimée dans les doctrines des grandes religions contemporaines. Ainsi la Bible défend d’identifier Dieu avec n’importe quel objet «créé». Dieu est la réalité «absolue» et tout le reste est  «relatif». Désormais  donner  au« relatif» une importance ou une valeur «absolue» sera considéré  comme la plus grave gaffe, la plus grave erreur existentielle, ou, pour parler le langage biblique, le «péché» par excellence. Cette erreur existentielle risque de nous égarer dans le labyrinthe de l’illusion et de la fausseté et de nous faire rater la construction sereine et harmonieuse de notre personnalité.

Aujourd’hui on peut dire que chaque individu se bricole sa propre idée sur Dieu et qu’il y autant de Dieux qu’il y a d‘individus, car l’homme est ainsi fait qu’il ne peut pas évacuer totalement de sa vie la notion de Dieu. Dans un monde où l’homme a perdu  la place centrale et l’importance qu’il pensait avoir; dans un univers dont l’immensité toujours grandissante ne fait que ressortir et renforcer la petitesse, l’insignifiance de l’humain et, par conséquent, le caractère hasardeux, contingent, non-nécessaire, éphémère de son existence, l’idée de Dieu devient  la seule roche ou la seule planche de salut à laquelle les humains peuvent s’ancrer et s’arrimer pour donner du sens à leur existence. La parole «Dieu» peut alors être comprise comme ce à quoi l’homme s’attache de toutes ses forces et de tout son cœur pour vivre une vie humaine signifiante et  libérée de l’angoisse et  de la peur. Si dans l’état actuel de la recherche scientifique les humains n’ont plus besoin de recourir à l’hypothèse «Dieu» pour expliquer l’existence et le fonctionnement de l’univers matériel, ils ne peuvent toutefois se comprendre et s’accepter eux-mêmes sans la foi en cet «Absolu» qui les porte. Dans le silence, le vide et l’indifférence des espaces infinis où l’être humain se sent seul et perdu, l’homme a besoin de se sentir accueilli par une Présence qui le justifie, le rassure et le réconforte.

La question qui se pose est alors la suivante: en quel «absolu» devons-nous croire pour être vraiment des humains?  C’est en cela que consiste toute la question sur Dieu. Quelles images et quelles idées sont pour nous révélatrices de cet «Absolu»? Dans quelles images, dans quelles notions voyons-nous réalisé l’idéal de notre humanité?  Quels concepts et quelles images  sont porteurs des valeurs et des attitudes qui constituent le noyau le plus profond et le plus authentique de notre être et qui construisent en nous la personne humaine que nous sommes? En d’autres mots: où trouvons-nous ici bas le modèle d’une humanité qui a été capable de se bâtir jusqu'à sa perfection à cause de sa relation profonde avec cet «Absolu» auquel elle a abandonné sa vie dans un acte de confiance totale ? Quelle est l’image à laquelle nous devons nous confronter pour savoir quelles notes doivent nous faire vibrer pour que notre personne se développe dans l’équilibre et l’harmonie d’une vie finalement unifiée ? Pour nous, les chrétiens, la personne qui incarne le plus et le mieux l’image de l’homme pleinement  réalisé et transformé par la présence de l’Absolu de Dieu dans sa vie, est Jésus de Nazareth. En regardant agir Jésus, en écoutant ses paroles,  nous pouvons avoir une idée de ce que la foi en cet Absolu peut accomplir dans l‘existence d’une personne lorsqu’elle s’y abandonne totalement. En Jésus l’Absolu prend une forme et un visage. Il devient Énergie aimante, être personnel, proche, intérieur, esprit qui nous anime; il devient  père, mère, ami, prochain; il devient pardon, miséricorde, accueil, bienveillance, tolérance, grâce…amour.

Jésus est, pour ainsi dire, le chef-d’œuvre ou le tableau dans lequel nous pouvons admirer les qualités et avoir une idée de la nature de l’artiste divin qui l’a composé. Voilà pourquoi, pour les chrétiens, Jésus est considéré comme «l’image du Dieu invisible» et comme le premier homme totalement engendré de Dieu, ou, dirions-nous, totalement calqué sur Dieu, totalement construit selon l’esprit et les valeurs de Dieu (Col.1,15: Il est l’image du Dieu invisible et le premier-né  de toute  créature).

Si l’Absolu à crée un tel homme et si un tel homme nous révèle un tel Absolu, voilà que la divinité est apprivoisée à tout jamais et que l’homme est établi pour toujours dans la confiance qu’un tel Dieu, caractérisé par de tels attributs et un tel amour, ne pourra être pour lui que principe de perfectionnement, de sécurité, de paix et de bonheur  pour l’éternité.   

BM

lundi 20 mai 2013

Cet Esprit qui fermente l’Univers



On dirait que l’évangéliste Luc a saisi l’occasion de la festivité juive de la pentecôte pour en faire le point de départ d’une réflexion sur une nouvelle compréhension de la présence de Dieu dans notre monde. Dieu ne doit plus être conçu comme un être là haut, au ciel,  au-dessus et au-delà, comme extérieur  à notre monde. La présence de Dieu est désormais caractérisée par l’intériorité ; elle se passe, elle se réalise à l’intérieur. Dieu est ce qui est à l’intérieur.  Dieu est présent de l’intérieur. Il est le fond, la profondeur des êtres. Il est ce par quoi les choses sont ce qu’elles sont et pas autre chose. Cette présence de Dieu est énergie, force, pulsion, élan qui est jaillissement d’être et source d’amour et de vie dans l’univers. Cette présence de Dieu est particulièrement palpable dans l’être humain où elle se manifeste comme conscience, intelligence et capacité d’amour. Cette présence de Dieu dans la création est caractérisée dans la Bible, comme le « rouâh»  c'est-à-dire comme «souffle» ou «esprit» de Dieu,  dans  nos langues modernes. Dans le livre de la Genèse, le Souffle de Dieu est à l’origine de la création. Il plane sur les eaux  primordiales comme pour  les féconder. Il est là comme principe et force de vie qui donne naissance à tout ce qui existe. Toujours dans le récit mythique de la Genèse, c’est son souffle que Dieu injecte  dans l’homme, tiré de la glaise, pour en faire non seulement une être vivant,  mais un être humain, c’est-à dire une créature dans laquelle la ressemblance   avec Dieu est particulièrement manifeste. C’est  surtout dans l’humain que  Dieu a  «versé» le souffle de son esprit ; c’est donc dans l’être humain que Dieu , dès le début, s’est particulièrement  manifesté et incarné.

L’évangéliste  Luc après nous avoir raconté, avec profusion de détails, l’incarnation de l’Esprit Dieu  dans la personne de Jésus de Nazareth, dans le récit de la Pentecôte il veut nous présenter l’incarnation de l’esprit  de Dieu dans la communauté de ses disciples. Il veut par là nous faire comprendre que comme il y eu un première venue du Seigneur, nous assistons maintenant à la réalisation de sa deuxième venue. Cette  deuxième venue  ne doit pas être attendue pour la fin des temps, nous dit ici Luc, mais c’est maintenant que cela se passe. C’est  maintenant  que Jésus vient encore et toujours. L’esprit de Dieu qui a été à l’oeuvre de façon unique et exemplaire en Jésus et que Jésus  nous a  transmis, ce même esprit est maintenant celui qui continue en nous et à travers nous son œuvre; c’est par son esprit en nous que Jésus  prolonge dans le temps son incarnation et sa venue.
 Cet esprit de Dieu continue l’œuvre de la création, mais cette fois-ci pour donner vie à une création nouvelle, à un monde nouveau et à un homme nouveau; non plus tiré de la boue comme l’homme de l’ancien testament lors de la création, mais tiré des entrailles de la compassion, de la lumière et de l’amour de Dieu, tels qu’ils se sont  manifestés et accomplis dans la personne du Seigneur Jésus.
 Ce monde nouveau est façonné par ce peuple de croyants (les chrétiens) appelés à vivre désormais à l’enseigne de l’amour qui a été versé dans leurs cœurs par l’Esprit de Dieu reçu de Jésus et à reconstituer l’unité, la fraternité et l’harmonie des humains dans un monde déchiré et divisé comme à Babel par les  ravages de l’égoïsme, de l’ambition , la soif de puissance et la hantise du pouvoir.

La fête de la Pentecôte cherche donc à attirer notre attention sur la communauté chrétienne comme assemblée de gens appelés à incarner l’esprit ; comme lieu  aussi de la présence de l’action et donc de la  venue permanente du Seigneur dans notre monde et dans notre  vie; venue que les évangiles qualifient  comme sa «deuxième» venue  dans l’esprit.

 Cette fête cherche aussi à nous faire réfléchir sur cette énergie divine qui est au fond de tout être, dans laquelle  l’univers tout entier baigne comme dans une source qui est à l'origine de toute vie, de tout être, de toute intelligence et de tout amour. Énergie de présence divine qui se manifeste d’une façon unique et singulière dans les humains que nous sommes. Si tous les humains sont les porteurs de l’esprit qui vient de Dieu et si cet esprit est donné à tous, voilà qu’il n’est plus une exclusivité d’une religion, d’un peuple ou d’une croyance. La Pentecôte est alors la fête de l’universalisme, de l’esprit et de l’unité des peuples. Cette fête nous pousse à abandonne nos tribalismes, nos dogmatismes, nos préjugés raciaux et sectaires, nos intolérances et à ouvrir notre esprit et notre cœur à l’acceptation des diversités et des différences, convaincus que partout  où les hommes vivent une  authentique humanité, là  aussi est à l’œuvre Dieu et son esprit.

MB

Un Esprit nouveau


LA FÊTE DE LA PENTECÔTE  

Les origines juives de la Pentecôte

A l’origine, la Pentecôte est une fête juive, comme Pâque. Une fête agricole devenue une fête religieuse. Elle porte le nom de shavou’ot ou fête des semaines car elle a lieu 7 semaines après Pâque. On l’appelle aussi la fête des prémices, Pâque étant la fête des semences.
Dans un second temps, la Pentecôte prendra un sens religieux. Elle rappelle l’événement historique du don de la Torah au Sinaï. Ainsi Shavou’ot (la Pentecôte juive) est la conclusion, la clôturede Pesah (Pâque juive). C’est en effet pour lui donner la Torah que Dieu a fait sortir Israël d’Égypte: la véritable liberté consiste à accepter de suivre la Loi de Dieu ! Le récit de la pentecôte chrétienne est composée sur le paradigme du  récit du don de la Loi ou des Tables de l’Alliance à  Moise dans le livre de l’Exode.

Que signifie cet événement ?

Le récit des Actes des Apôtres parle en effet  "d’un grand bruit" venu du ciel, d’un "violent coup de vent" et de "langues de feu" et qui se posent sur chacun des apôtres. Le bruit, le vent et le feu symbolisent la présence de Dieu ; ils sont une manifestation de la puissance divine, c’est le renouvellement de la théophanie du Sinaï dont la Pentecôte juive est la commémoration.
Si le feu symbolise la présence divine, les langues de feu qui se divisent au-dessus des têtes des apôtres signifie la descente sur eux de l’Esprit de Dieu. Elles symbolisent le don fait à chacun d’eux pour le rendre apte à annoncer, avec une langue de feu, l’Évangile à tous les hommes.
Enfin, le récit fait mention du don des langues que reçoivent les apôtres et les disciples pour leur permettre d’annoncer la Bonne Nouvelle de l’Évangile à tous les hommes, à toutes les nations. On peut y voir une réponse à l’épisode de la Tour de Babel. En effet, lors de la Tour de Babel, les hommes avaient été divisés dans leur volonté d’être plus grand que Dieu.
A la Pentecôte, les peuples divisés se retrouvent unis lorsque l’Esprit Saint se manifeste. L’humanité est appelée à vivre cette unité, non pas sans Dieu mais en lui.


On peut résumer en disant que si la Pentecôte juive célèbre les origines du peuple hébreu comme peuple choisi dans l’Alliance au Sinaï, la Pentecôte que fêtent les chrétiens célèbre la naissance de l’Église, ce nouveau peuple de Dieu, aux dimensions universelles, qui a pris forme lorsque Jésus ressuscité « a reçu du Père l’Esprit Saint promis et il l’a répandu » (Ac 2,33) sur le groupe de ses apôtres et disciples qui ont cru en Lui et ont reçu la mission d’être ses témoins partout dans le monde.
Ainsi, il y a une continuité dans la nouveauté : rassembler le peuple de Dieu. Cette dernière notion devient simplement plus large avec la venue de l’Esprit promis par Jésus. La Pentecôte est un nouvel événement fondateur d’une Alliance nouvelle et d’un peuple nouveau.

Et ce peuple nouveau est désormais animé d’un esprit nouveau qui est l’esprit que Jésus lui a laissé et que lui-même a puisé dans les profondeurs de son intimité avec Dieu. C’est pour cela que cet esprit est différent de l’esprit  qui a animé les hommes jusqu’alors. L’esprit  de l’homme a créé divisions, mésententes,  rivalités; mais l’esprit qui nous vient de Dieu transfère en nous les sentiments de Dieu et quelque chose de la vie intime de Dieu. C’est  pour cela qu’il est appelé  « saint », car Dieu est  « saint »  par excellence. C’est pour cela qu’il est un esprit d’amour, car Dieu est l’amour.  Et cet esprit répandu en nos cœurs, est là désormais pour  imprégner d’amour les rapports des hommes. Il est là non plus pour créer de la division, mais pour créer l’unité, la fraternité, la compréhension réciproque ; pour  mettre en place des  relations basées non plus sur la peur, la rivalité et la méfiance, mais sur la confiance qui vient de l’amour. Tous ceux qui s’ouvrent  à l’action de cet esprit  peuvent désormais se comprendre  même s’ils viennent d’horizons et de cultures différents, car tous vibrent maintenant sur la même longueur d’onde et tous parlent désormais la même langue (qui est l’esprit de Jésus en eux ).

Il y a là un message d’une importance vitale pour le monde d’aujourd’hui. Nous vivons à l’époque des communications de masse et des relations sociales (internet, blogs, twitter, face-book, cellulaire, smart-phone). Mais de quelle communication s’agit-il donc ? D’une communication exclusivement horizontale, superficielle, ludique, banale, souvent manipulée, sournoise, machiavélique,  vénale, qui vise à endoctriner les plus faibles, à les manipuler psychologiquement ; à altérer les mécanismes de notre cerveau  afin d'induire des comportements compulsifs; générer des besoins inutiles ou artificiels, des fausses convictions et des jugements erronés …. pour  faire de l’argent. Le contraire en somme d’une information créative, à la source, qui émet des contenus qualitativement nouveaux et qui aide à creuser en profondeur en nous-mêmes et dans les événements et de les interpréter avec cette sagesse qui nous vient de l’esprit de Dieu.

Redécouvrir le sens de la Pentecôte chrétienne est la seule chose qui puisse aider notre société moderne à ne pas sombrer dans une Babel de la dispersion inutile, des incompréhensions et des divisons. L’Esprit Saint introduit en effet dans la communication humaine le mode et la loi de la communication divine qui est l’empathie et l’amour. Pourquoi Dieu communique-t-il avec les hommes, s’attarde-t-il et parle-t-il avec eux, tout au long de l’histoire du salut ? Seulement par amour et parce qu’il a à cœur leur grandeur et leur  bonheur. Dans la mesure où il est accueilli, l’Esprit Saint purifie les eaux polluées de la communication humaine, en fait un authentique instrument d’enrichissement, de partage et de solidarité.

Chacune de nos initiatives civile ou religieuse, privée ou publique se trouve devant un choix : elle peut être Babel ou Pentecôte. Elle est Babel si elle est dictée par l’égoïsme et la recherche du pouvoir ; elle est Pentecôte si elle est dictée par l’amour et le respect de la liberté de l’autre.

MB

Poursuivre la mission de Jésus


Le récit de l’Ascension du Seigneur    


Comme les évangélistes avaient composé et imaginé une entrée spectaculaire au Fils de Dieu lorsqu’il est apparu en ce monde (apparition d’anges, intervention divines pour féconder miraculeusement la mère; mère qui reste vierge en donnant naissance; chœurs angéliques qui chantent dans la nuit, phénomènes célestes d’étoiles qui se déplacent dans le firmament; personnages mystérieux et exotiques qui viennent de l’autre bout du monde  pour adorer le petit roi-Dieu…), il fallait lui trouver aussi une sortie tout aussi triomphale de ce monde. Et puisque les récits évangéliques avaient raconté une prolongation terrestre de la vie de Jésus après sa mort, il fallait maintenant imaginer pour Lui une façon de quitter cette existence terrestre, puisque, de toute évidence, lorsque les évangiles ont été écrits, Jésus était introuvable, et personne n’avait d’apparitions du Ressuscité. Le récit de l’ascension répond donc à la nécessité d’expliquer aux chrétiens de ce temps-là l’absence ou la disparition du Seigneur.

C’est donc un récit à caractère catéchétique qui utilise une forme ou un genre littéraire très fréquent dans la littérature ancienne : celui  de l’occultation, de la disparition, de l’ascension au ciel, de l’entrée dans le monde des dieux, d’un héros ou d’un grand personnage, dans le but d’exalter et de glorifier une vie et un destin particulièrement marquant pour les humains (Elie, Moise, Romulus, Héraclès, Empédocle, Alexandre le Grand, Apollon de Tiare..). En décrivant Jésus qui s’élève au ciel et qui disparaît dans la nuée, symbole biblique de la présence et de la gloire de Dieu, les évangélistes, par cette mise en scène, veulent enseigner aux chrétiens de leur temps que Jésus  est vraiment  le nouveau Elie enlevé par Dieu sur un char de feu, le nouveau Moise, le nouveau  prophète, le nouveau et le véritable envoyé de Dieu, que Dieu a rempli de son Esprit (comme Elie et comme Moise) et qu’il a assumé dans sa gloire au terme de sa mission. Ce grand  prophète, ce prophète par excellence, est maintenant vivant en Dieu et auprès de Dieu, comme Moise et Elie.

 Dans la pensée de l’évangéliste ce récit sert aussi à enseigner aux chrétiens de son temps qui attendaient la venue imminente (la parousie) du Seigneur, que ce n’est pas le cas, et qu’ils doivent  donc se retrousser les manches  pour  réaliser le Royaume. Il ne faut pas rester là à regarder  le ciel….
  
Et comme Élisée, disciple d’Élie continue la mission de son maître et comme Josué continue la mission de Moise, ainsi  les disciples devront continuer l’œuvre et la mission de Jésus aux quatre coins de la terre. Mais cette disparition de Jésus est pour les évangélistes un prétexte ou, plutôt, une bonne occasion pour interpeller les chrétiens et les rendre conscients de ce qui doit être désormais leur engagement et leur responsabilité à la suite du Maître. Jésus n’est plus là sur cette terre, il est au ciel, il est avec Dieu, mais vous vous êtes de cette terre,- nous dit l’évangéliste- vous restez ici bas; il vous a laissé ses paroles, son Esprit, vous êtres donc équipés pour le représenter, pour agir en son nom; c’est donc vous qui devez continuer sa présence, sa mission, son œuvre. C’est à travers vous qu’il s’incarne maintenant à nouveau ; qu’il continue à vivre parmi nous ; c’est à travers vous qu’il poursuit la tâche de transformer, renouveler, améliorer et humaniser  toujours davantage le monde. 

On pourrait se demander si les disciples ont été de bons représentants de Jésus; s’ils ont bien accompli le travail que le Maître leur avait confié; s’ils ont toujours été, au cours de l’histoire, des fidèles interprètes de son message; s’ils ont toujours gardé intact, sans l’altérer ou le pervertir, le message et  l’Esprit que Jésus leur a laissé ...

Il y a eu, bien sûr,  beaucoup de bavures au cours d l’histoire. L'image, la parole et l’esprit de Jésus n’ont  pas toujours brillé, ne se sont pas toujours répercutés dans les pensées, les  gestes et les actions de ceux qui devaient le représenter. Les valeurs et les enseignements du Maître de Nazareth n’ont pas toujours inspiré la politique ni des nos gouvernants chrétiens ni des autorité ecclésiastiques.Le mouvement spirituel issu de Jésus a eu beaucoup de peine à se frayer un chemin dans notre monde. La semence, le levain, le sel de la parole de Jésus n’ont pas toujours été très actifs ni très efficaces  dans le terrain ou la pâte de notre monde. Mais, malgré tout, il y eu insémination, il a eu fermentation, il y a eu changement, renouvellement, progrès. À cause du passage parmi nous de l’Homme de Nazareth, grâce à son message, à son Esprit, aux valeurs qu’il nous a laissés en héritage, notre monde a progressé; notre monde s’est amélioré, est devenu plus humain et il est maintenant certainement un monde plus juste, plus respectueux des valeurs et des droits de la personne, plus égalitaire, plus tolérant, plus fraternel, plus responsable, plus solidaire… que le monde au temps de Jésus. Son  message d’amour, de pardon, sa vision de l’être humain, perçu comme enfant de Dieu et donc comme frère, a grandement contribué  à assainir, à guérir notre société des maux ancestraux qui l’affligeaient : pensons à esclavage, à  exploitation des faibles et des petits; à  la discrimination de la femme; aux différentes formes de despotisme, d'impérialisme, d'absolutisme, de tribalisme, de  patriarcalisme et de machisme qui, certes, affligent encore  et toujours nos sociétés modernes, mais qui, au moins, sont maintenant perçus, par la conscience collective, comme des attitudes néfastes.  

Et s’il y a aujourd’hui, dans notre société laïque et séculière, des gens qui critiquent et qui, souvent, dénigrent le christianisme, ils devraient le faire avec beaucoup de circonspection et de nuances; car, s’il sont cultivés et informés, ils devraient avoir la sagesse et l’honnêteté de reconnaître qu’ils sont  les premiers bénéficiaires, dans leur vie de chaque jour, de l’apport extraordinaire du message de Jésus à  notre monde occidental.

Mais il y autre chose que cet évangile de l’ascension devrait susciter en nous. C’est un récit qui oriente notre attention sur le monde de la transcendance; il nous invite à regarder en haut, à nous dépasser, à regarder plus loin que notre nombril, que notre nez, que nos besoins corporels, que nos aspirations parfois terriblement ridicules et insignifiantes (comme cette ukrainienne qui a subi des nombreuses chirurgies pour ressembler à Barbie). Ce conte cherche à nous apprendre que la vie doit avoir de la hauteur; que la vie est plus que manger, boire, avoir de l’argent, avoir du fun; que nous sommes destinés à plus haut que nous-mêmes; que nous sommes récepteur et réceptacle de l’esprit (de Dieu) et que la mesure de notre humanité et de notre perfection, en tant qu’êtres humains, est donnée  par notre ouverture et notre sensibilité aux appels de cet esprit et par  notre capacité à vibrer en syntonie avec les harmoniques de sa divine présence dans notre existence. 

MB

Le mystère de l'ascension


Le mystère de l’Ascension du Seigneur

En tant que chrétiens adultes dans la foi, essayons de saisir la valeur symbolique de cette fête de l’Ascension du Seigneur. C’est une fête où  l’image, le symbole, la mise en scène ont clairement une grande importance dans la transmission du message.   
 En premier  lieu, ne pensons pas que Jésus ait attendu quarante jours pour retourner auprès du Père. C’est par la mort et sa résurrection que Jésus a  passé de ce monde à celui de Dieu. Comme pour chacun de nous, Jésus est  entré dans le monde de Dieu au moment où il a quitté ce monde en mourant sur la croix.

Les apparitions de Jésus à ses disciples qui sont racontées dans les quatre évangiles ne signifient pas que Jésus se serait attardé sur cette terre après sa mort un peu comme s’il était un genre de fantôme errant ou un  esprit en  peine à la recherche de son repos définitif. Ces apparitions sont des  constructions littéraires, des évangélistes qui ont un caractère éminemment catéchétique; elles veulent instruire les chrétiens sur la permanence, la continuation, la vérité et la réalité de la présence du Seigneur  parmi les siens après sa mort et malgré sa mort. Elles  veulent transmettre la conviction profonde qui  a animé la communauté chrétienne dès le tout début  de son existence : après sa mort le Maître est devenu le Seigneur vivant  non seulement par Dieu et en Dieu, mais il continue à être vivant dans la communauté de ceux qui ont cru en lui et auxquels il a transmis son Esprit. Les évangélistes cherchent donc à entretenir et à renforcer cette foi en sa présence vivante par des procédés littéraires où les scénarios ont pour fonction de présenter Jésus dans le rôle du Vivant qui apparaît et parle à ses disciples pour les convaincre et les assurer de la réalité de sa présence. Ces récits ont donc comme objectif de confirmer la foi des disciples en la présence de Jésus toujours vivant et d’entretenir en eux la certitude que le Maître ne les a ni laissés, ni abandonnés, mais qu’il est toujours  là,  avec eux, d’une façon nouvelle, mystérieuse, certes, mais cependant vraie, réelle, pour continuer en eux, avec eux et par eux l’oeuvre qu’il a entreprise sur terre.
  
Le récit  de l’Ascension du Seigneur se situe dans la même ligne de pensée et participe du même genre littéraire de tous les autres récits de la vie de Jésus après sa mort. Donc nous ne devons pas nous arrêter aux détails littéraires, anecdotiques qui sont souvent cocasses, pittoresques et fantastiques, mais chercher à découvrir le message que le texte, à travers ces  images, veut nous communiquer.

Quel est donc  ce message?
Le message de l'Ascension peut se résumer en trois exhortations : élever notre regard, garder confiance jusque dans l'inattendu, prendre en charge notre destinée.

Élever notre regard. Non pas pour fuir la réalité ou voir les choses de si haut qu'on ne les perçoit plus du tout, mais pour s'habituer à observer les êtres, les événements  avec les yeux de Dieu, ou plutôt avec les yeux de Jésus. Le Maître-Jésus, s’il est parti, nous a cependant  laissé son regard, sa vision, sa façon de voir et de percevoir le monde, les hommes et Dieu dans notre vie. Ce regard nous aide à donner du sens à la réalité et nous empêche de sombrer dans cette angoisse existentielle qui caractérise  souvent la vie et surtout la pensée de ceux qui n’ont pas la foi. Ceux de nous qui sont tant soit peu familiers avec les écrits d’Albert Camus ou de Sartre, par exemple, savent comment ces écrivains sans foi parlent de l’absurdité de l’existence, le silence du monde, son absolue opacité; aucune réponse nous vient de la réalité cosmique ou matérielle qui puisse nous éclairer sur le sens ou le pourquoi de notre présence humaine en ce monde : « Je ne sais pas si ce monde a un sens qui le dépasse. Mais je sais que je ne connais pas ce sens et qu'il m'est impossible pour le moment de le connaître. Que signifie pour moi une signification hors de ma condition ? » (Camus). Du monde qui nous entoure nous en connaissons  les lois, mas pas le sens, ni la finalité. Sans la foi la réalité physique (et nous-mêmes) reste une indéchiffrable énigme. 

Voilà pourquoi pour ces gens sans foi,  la solution est soit la résignation dans le fatalisme, soit la révolte dans l’agressivité et la violence: se battre  pour survivre dans un monde fermé et absurde et dans lequel nous sommes insignifiants et sans importance aucune. Voilà  pourquoi sans la foi souvent nos rapports se déploient à l’enseigne de la violence, de l’agressivité, de l’exploitation, de la compétition farouche dans un monde sans ouverture, sans souffle, sans horizon, sans perspective, et où l’autre est perçu non pas comme un semblable, un proche, un frère, mais comme un  adversaire, un opposant, un concurrent,  un obstacle à notre réussite, à notre avancement, à notre succès, à notre insertion en un monde fondamentalement hostile, inhospitalier et sans âme.

Seulement si nous avons ce regard  qui nous vient d’en haut, qui nous vient de Dieu, nous devenons capables non seulement d’apprivoiser la réalité, mais aussi de la rendre transparente. Seulement avec ce regard posé sur elle,  la réalité devient icône, signe, manifestation, parole d’une Réalité plus grande. Seulement si nous le regardons avec le regard de la foi la réalité devient  fraternelle, bénigne, bienveillante ; elle se transforme en  paradis, en  jardin, en maison, en lieu où est bâti le foyer d’une une présence pleine d’amour, à la chaleur et la lumière de laquelle se réchauffe notre cœur et s’éclaire  notre esprit. Et nous devenons alors capables de comprendre que l’absurde a un sens, que le silence possède une Parole et que  l’obscurité est traversée par une immense lumière. Car finalement tout est œuvre et manifestation d’une présence pleine de bonté et d’amour qui nous dépasse, certes, mais qui nous saisit cependant fermement dans la matérialité et la finitude de notre condition humaine, pour nous propulser vers un accomplissement extraordinaire qui s’appelle humanisation, illumination, transformation, renouvellement intérieur, sanctification, salut, manifestation de Dieu en nous, présence de son Esprit de sagesse et de l’amour au cœur de notre être, de notre existence et de notre monde .

Garder confiance jusque dans l'inattendu. L' Ascension  rappelle aux chrétiens que Jésus quitte leur proximité visible et disparaît à leurs yeux. Alors commence vraiment le temps de la confiance. Cette confiance qu'il nous faut maintenir, même dans l'imprévisible, dans l'absence, dans les plus fortes tensions de l'existence. Une flamme veille toujours au creux de l'absence, qui ne demande qu'à nous éclairer.

Prendre en charge notre destinée. « Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? » (Ac 1,11) disent les hommes en blanc aux apôtres fixant la nuée. Le départ du Christ est, en fait, un appel à un plus grand engagement dans le monde. La foi n'est pas une fuite ou une démission, au contraire, nous sommes invités à nous mesurer à tous les défis présents et à faire jaillir l' espérance
 comme un cri lancé jusqu'aux limites du monde.


MB

vendredi 3 mai 2013

Le mie pecore ascoltano la mia voce


Le mie pecore ascoltano la mia  voce

(Jean 10, 27-30)

1. LA FEDE NASCE DALL’ASCOLTO

Sono discepoli quelli che ascoltano la voce del maestro. Nel vangelo è detto in continuazione che dobbiamo ascoltare Gesù.

Le folle seguono Gesù per ascoltarlo: si meravigliano, si stupiscono, sono affascinate,  illuminate, trasformate, guarite all’ascolto della sua parola: una parola annuciata e proclamata, insegnata con autorità, con convinzione; una parola che prima d’ essere  detta è vissuta. Gesu è il modello di ciò che dice. É Maestro di vita e la sua parola è là per aiutare a vivere meglio, a vivere con  pienezza. É una parola che dà vita.

E se c’è una tristezza espressa nei vangeli, è per coloro che  non ascoltano; che rifiutano la parola di Gesù; che preferiscono ascoltare altre parole, seguire altri maestri;  che si attaccano alle loro tradizioni, alle loro convinzioni, alle loro idee e che chiudono l’orecchio all’ascolto dell’unica e sola Parola che dà vita. 

E noi siamo persone d’ascolto ? Per ascoltare, bisogna  prima far silenzio, accettare che l’altro ci parli, accettare che l’altro possa avere qualcosa da dirci; dobbiamo essere interessati da quello che l’altro ci dice Ma per essere interessati dall’altro dobbiamo  riconoscere di non sapere già tutto. Dobbiamo ammettere che abbiamo bisogno di imparare; che abbiamo bisogno di un maestro, di una guida, di un modello, di qualcuno  che ci dia una mano a capire meglio, a vedere meglio, a vivere meglio .Per acoltare veramente abbiamo cioè bisogno di mettere da parte il nostro orgoglio, la nostra sufficienza , la nostra arroganza e diventare umili. Solo l’umiltà è l’atteggiamento che conviene alla verità del nostro essere  É per questo che per noi è così  difficile ascoltare : noi, gli altri, Dio.

2 . LE PECORE ASCOLTANO LA MIA VOCE  

Noi siamo sollecitati ed interpellati da tante voci, richiami, annunci, da tanti specialisti e maestri che ci vogliono vendere il secreto della salute,  della bellezza, del successo, della felicità, che cercano in tutti i modi (coercizione psicologica) di impressionarci con le loro ultime trovate, le loro ultime scoperte che fanno miracoli, che hanno il potere di trasformare in modo sorprendente la qualità della nostra vita  …. Guardate la pubblicità : tutti si presentanto come  datori, inventori, propagatori  di benessere, di progresso e di felicità … tutti  si presentano con la pretesa di possedere la parola vera ...

Ebbene, nel vangelo di oggi Gesu ci dice  che il suo discepolo, (la pecorella del suo gregge) ascolta invece di preferenza  la sua  voce . La sa riconoscere fra tutte le altre , e la preferisce a tutte le altre. Non segue le altre  voci, non si fida delle altre voci,  ma solo della voce del suo  pastore  …. Che ne è di noi  ?  Fra le tante voci che vengono a colpire i timpani delle nostre orecchie, della nostra attenzione, della nostra intelligenza,  ce n’è una che riconosciamo; che ci è più familiare;  che preferiamo,  che si fa sussultare di gioa, perchè è una voce amica, la voce di una persona che amiamo e che siamo sempre disposti ad ascoltare  e perchè  sappiamo che la sua  parola  è sempre disinteressata ; è sempre per il nostro bene; è sempre rivolta a noi con amore ; che è  sempre  ricca di novità e apportatrice  di  tanta luce, di tanta consolazione, di tanta  forza e di tanta felicità?

Quando noi siamo in mezzo ad una folla che strepita, i suoni che  arrivano alle orecchie  non sono voci, ma  rumori imprecisi, confusi, impersonali, senza senso e spesso perfino fastidiosi.  Perchè un suono diventi voce deve venire da una  persona che conosciamo e deve essere portatore di senso e di significato per noi. Riconoscere una voce è riconoscere una persona; accettare una voce  è accettare la persona. E quando nel vangelo è detto che le pecore riconoscono la voce del pastore, questo sta a significare che esiste già un rapporto di conoscenza profonda, di familiarità, di  fiducia  tra le pecore ed il loro pastore. Ascoltare la voce di Gesù, diventa allora sinonimo d’affetto e d’amore. Senza quest’amore diventa impossibli distinguere e ascoltare la sua voce e dunque essere interessati dalla sua parola.

3. NESSUNO LE STRAPPERÀ DALLA MIA MANO

Ogni domenica noi ci riuniamo per ascoltare la voce di Gesù . Ogni domenica noi ci costituiamo in comunità di persone che ascoltano il loro Maestro e Pastore. Ci costituiamo cioè in una comunità di discepoli che ascoltano per migliorare il loro modo di vivere. L’alunno ascolta per il poter conoscere meglio; l’apprendista ascolta per  poter  lavorare meglio; il discepolo ascolta per poter vivere meglio. Allora e cio che dobbiamo assumer una disposizione, un atteggiamento di silenzio, umiltà, interesse, apertura, disponibilità  per farci toccare dalla voce di Gesu e per permettere alla sua parola di scendere in noi e di trasformaci nell’intimo. La sua parola deve  fondersi con la nostra  per arricchirla e trasformarla in modo che la nostra parola diventi la sua e la sua  parola la nostra.

È così che il discepolo acquista lo spirito del Maestro ed i due riescono a dire la stessa parola. Ed è così che si realizza l’unità tra la parola di Dio che Gesù ci trasmette e la nostra parola. E questa unità  fa che la parola di Dio, ripercossa e ripetuta dalla nostra parola, si incarni in continuazione nel mondo. In questa parola unica, Dio e l’uomo si trovano saldati insieme in un legame che niente e nessuno può disfare. Ecco perche Gesù finisce il vangelo di oggi dicendo :« nessuno può strapparle dalla mano del Padre. Io e il Padre siamo una cosa sola» .


MB