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vendredi 22 mai 2015

Notre aspiration vers les hauteurs

Ils parleront un langage nouveau
(Marc 16, 15-20)


            Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais, en général, tout le monde est fasciné et attiré par les hauteurs (arbres, échelles, poteaux, tours, gratte-ciels, escalade, parapente, deltaplane, parachutisme, alpinisme, aviation, fusées, conquête spatiale). On dirait que c’est quelque chose qui fait partie de notre nature; un instinct inné qui remonte sans doute très loin dans l’histoire de notre espèce; un souvenir, peut-être, du temps où nous étions des hominidés à peine descendus des arbres et pour lesquels, souvent, le seul moyen d’échapper aux dangers qui les guettaient au sol, était de regrimper sur les arbres et de se sauver dans les hauteurs.

Cet envoûtement, cette fascination pour les hauteurs nous vient aussi du regard jaloux et émerveillé avec lequel la race humaine, depuis la nuit des temps, a regardé le vol des oiseaux. Ces créatures magiques capables d’échapper à la pesanteur qui nous attache au sol et qui leur donne une liberté dont nous ne pouvons que rêver.

C’est aussi là-haut, dans les hauteurs, que l’imagination humaine a placé la résidence de dieux. C’est là aussi, dans le ciel, que les hommes ont imaginé qu’ils trouveront leur bonheur pour l’éternité.

            J’ai remarqué aussi une autre chose: l’attraction pour les hauteurs (comme la passion de la vitesse) est inversement proportionnelle à notre âge: plus nous sommes jeunes, plus nous sommes attirés par les ascensions; plus nous prenons de l’âge, plus nous sommes portés à rester collés au ras du sol et à nous accrocher à la sécurité que nous donne la solidité et la pesanteur de notre existence. Nous appelons cela bon sens, prudence, sagesse. Et si ce n’était que de la peur ?

            Quoi qu’il en soit, nous pouvons voir dans ce goût pour les hauteurs une parabole de la vie et en tirer des réflexions importantes. La fête d’aujourd’hui hui (l'ascension) vient justement nous rejoindre dans cet instinct primitif que nous portons en nous. Elle cherche à interpréter et à questionner ce désir. Elle nous dit: «Et si cet attrait était là pour quelque chose ou, tout au moins, pour te dire et t’indiquer quelque chose? Peut-être est-il là pour te faire comprendre que tu es fait pour vivre en hauteur; pour vivre ton existence à un niveau supérieur, plus élevé que celui auquel voudrait te contraindre la pesanteur et la force de gravité de tes exigences, de tes appétits et de tes besoins matériels. Cette attirance vers les hauteurs que tu ressens si fortement est peut-être là pour t’indiquer, d’une façon assez claire, que tu es quelqu’un de spécial ; quelqu’un fait pour vivre en haut plus que pour rester en bas; plus pour le ciel que pour la terre. Suis donc la pulsion de ton cœur et l’aspiration de ton âme!»

Je pense que Jésus, présenté par Marc dans ce mouvement d’élévation et d’ascension au ciel si typiquement humain, est vraiment l’image et le symbole du mouvement qui devrait constituer l’aspiration de toute existence humaine. En d’autres termes, le message que le dimanche de l’ascension veut nous transmettre est le suivant: «Si tu veux réussir ton existence, il faut que tu lui donnes des ailes, de la hauteur. Comment? En te laissant entrainer par Jésus dans son mouvement vers le haut».

            À travers la parabole (ou l‘image poétique à ne pas prendre comme un fait réel et historique) de l’ascension de Jésus au ciel, l’évangile veut nous dire: «Voilà un homme qui a su vivre sa vie à un niveau de hauteur qui ne finit pas de nous étonner, parce qu’il a su orienter sa vie d’une façon presque exclusive vers la conquête de l’intimité avec Dieu. C’est pour cela qu’il est devenu l’homme selon le cœur de Dieu et, par conséquent, un miracle d’humanité; un exemple admirable d’homme parfaitement accompli. Eh bien, suivez sa route! Vous deviendrez vous aussi des êtres qui volent haut. Vous deviendrez vous aussi des personnes selon le cœur de Dieu ; des hommes et des femmes vivant un niveau et une qualité d’humanité qui émerveillera et interpellera tous ceux qui vous entourent.

            L’évangile nous assure donc que notre adhésion à Jésus de Nazareth fera de nous non seulement des êtres guéris, réparés, restaurés, mais aussi des créatures nouvelles, complètement régénérées et transformées. Des personnes capable d’un nouveau style de vie, qui son animées d’un autre esprit; qui privilégient et suivent d’autres valeurs, qui appartiennent désormais à un autre monde et à un autre genre de société, qui communiquent sur une autre longueur d’onde et qui parlent un langage nouveau.

À ces hauteurs d’adhésion et de foi, -toujours selon l’évangile de ce dimanche- plus rien venant du bas ne peut nous faire peur ou nous angoisser. Nous sommes établis dans la force et la confiance qui nous viennent de notre proximité avec Dieu. Nous pouvons être entourés de serpents; manipuler et traiter des vipères, sans en être effrayés. Nous pouvons être plongé dans un monde d’injustice, de haine, de méchanceté; être appelés à toucher à toutes sortes de poisons, sans en être affectés. A cause de notre transformation intérieure et à cause de la hauteur à laquelle nous vivons, à cause de la certitude inébranlable d’être des personnes aimées et voulues par Dieu, nous sommes établis dans la paix et la confiance et nous devenons nécessairement un point de référence pour les égarés; un port d’accueil pour les rejetés; un signe et un espoir de salut pour tous les meurtris de l’existence. Oui c’est vrai: les malades qui viennent à nous s’en trouveront bien! Car, à cause de notre attachement au Dieu de Jésus, nous sommes devenus, nous les chrétiens, les porteurs en ce monde de la qualité et de la force de son Amour.



Bruno Mori 

jeudi 7 mai 2015

Io sono la vite vera


(Jn 15, 1-8)


Per capire questo testo del vangelo di Giovanni, dobbiamo rifarci alla Bibbia. Nella Bibbia Dio è spesso presentato come il padrone di una vigna. Questa vigna che Dio possiede e che coltiva   con premura è l'immagine del popolo ebreo. Nella Bibbia però il popolo ebreo appare sempre come il popolo eletto, scelto e preferito da Dio. Tuttavia, malgrado le cure  e le attenzioni  di  Dio, la  vigna delude le sue aspettative. Il popolo ebreo è stato dunque una vigna che non è riuscita a produrre del buon vino e che non ha saputo soddisfare il suo Padrone .

Nel testo del vangelo di oggi, l’evangelista Giovanni presenta Gesù come la vigna buona che finalmente corrisponde alla attese del suo divin viticultore. Gesù è la vite che produce finalmente i risultati che Dio aspetta. Presentando Gesù come la  vite buona  il vangelo vuole affermare che per noi cristiani Gesù è l’uomo che ha saputo corrispondere in tutto ai desideri di Dio. Vuole insegnare che ormai l’autentico essere eletto, l’autentico essere scelto e amato da Dio, non è più il popolo ebreo, ma questo ebreo di Nazaret, nel quale Dio ha posto tutte le sue compiacenze. Il vangelo di Giovanni vuole insegnare ai cristiani che, per loro, soltanto Gesù è il vero Israele di Dio, la vera vigna di Dio, quella che ha saputo soddisfare il suo padrone perchè ha prodotto del buon vino della fedeltà, della fiducia e del dono di sè nell’amore.


Il vangelo di oggi interpella ognuno di noi. È come se ci dicesse :”Volete vedere un uomo vero? Volete sapere come si deve vivere, agire per diventare una persona autentica, riuscita umanamente e spiritualmente ? Ebbene, guardate Gesù ! Egli è un capolavoro d' umanità. È a lui che dovrebbe assimigliare ogni essere umano. Egli è l’uomo che ha saputo realizzarsi completamente secondo i desideri e le attese di Dio.

Dunque, ci dice il vangelo di oggi, se anche voi volete crescere in umanità se volete comportarvi da persone e non da bestie; se volete far progredire e salvare il mondo in cui vivete, invece di rovinalo e di distrugerlo,come state facendo..., avete interesse a frequentare e a stare vicino a quest’uomo ad attaccarvi a lui, a lasciarvi ispirare, guidare, influenzare dalla sua parola, dal suo insegnamento, dal suo esempio e dal suo spirito, proprio come il tralcio deve rimanere attaccato alla vite se vuole avere ciò di cui ha bisogno per vivere, fiorire e portar frutto.

Il vangelo di oggi attraverso l’immagine poetica e incisiva della vite e del tralcio far capire a noi cristiani che senza questo legame e questa comunione con lo spirito di Gesù, rischiamo di perderci nel labirinto dell’esistenza e di fallire lo scopo della nostra vita. Infatti senza referenza a questo modello che potremo chiamare “divino” d’umanità, noi siamo come una nave senza bussola, come una lampada senza luce, una pianta senza linfa, un fiore senza colore. “Chi rimane in me e io in lui, fa molto frutto, perché senza di me non potete far nulla. Chi non rimane in me, viene gettato via come il tralcio e si secca, e poi lo raccolgono e lo gettano nel fuoco e lo bruciano”, perchè non serve a niente e non vale nulla.

Questo brano del vangelo di Giovanni vuole essere un invito a riflettere su una scomoda verità, conosciuta ad ogni vignaiolo: affinchè la vite porti frutto, occorre potarla. L'avete mai visto una vite potata? Fa impressione vedere come piange ! La "lacrima" della linfa sgorgano dal taglio come sangue da una ferita. Eppure quel gesto è davvero necessario: il tralcio, accorciato nel punto giusto, concentra tutte le sue energie nel futuro grappolo d'uva. La vita che si pota , che si taglia in continuazione è una immagine della nostra esistenza. Di quanti tagli, lacrime, sofferenze, delusioni, dispiaceri, malattie, lutti, periodi "giù …è intessuta la nostra esistenza! È inevitabile, e lo sappiamo, anche se il più delle volte ci ribelliamo, ci intristiamo. Ma la sofferenza serve a renderci coscienti della nostra umanità; serve a farci toccare con mano il fatto che siamo degli esseri deboli, vulnerabili, provvisori, soli; serve a farci capire che dobbiamo agganciarci a qualcuno e a qualcosa di più grande di noi, di più forte di noi, di più duraturo di noi, se vogliamo farcela,se vogliamo cavarcela; se non vogliamo precipitare nello scoraggiamento, nell’angoscia, nella depressione d’una esistenza vissuta senza entusiasmo, senza fiato, senza gioia, senza slancio, perchè senza scopo e senza senso. Rimanete dunque attaccati e aggrappati a Lui - esorta il vangelo di oggi - e vedrete che la vostra vita acquisterà non solo profondità, ma anche altezza... e allora si apriranno davanti a voi orizzonti insospettati e paesaggi nuovi, visibili soltanto per coloro che guardano la realtà attraverso gli occhi di Gesù di Nazaret.



BM 

vendredi 1 mai 2015

Dieu a besoin de nous et nous avons besoin de lui

LA PORTE ET LE PASTEUR
(Jean 10, 11-18)

           Dans les évangiles tous les textes sont là pour nous faire réfléchir; mais il y a en a qui ont le pouvoir de nous saisir d’avantage et même de nous mettre à l’envers. Celui que nous venons de lire est un. Le texte cherche à nous parler à travers un ensemble d’images tirées de la vie des bergers palestiniens du temps de Jésus. Tout compte fait, l’enseignement que ce passage veut transmettre est assez simple. Il nous dit que Dieu est comme un berger. Il agit, il réagit comme un pasteur agit et réagit en présence de ses brebis. Jésus veut nous apprendre par là que ce que Dieu ressent à notre égard est comparable à ce qu’un bon pasteur ressent pour ses brebis. Pour un berger qui n’a que ses brebis et qui ne vit que pour elles et d’elles, ses brebis représentent toute sa subsistance et même toute son existence. Ses brebis lui sont nécessaires, indispensables. Un berger, si vous lui enlevez ses brebis, ne serait plus grand-chose: il n’aurait plus rien et, souvent, il ne serait plus rien. Ses brebis sont tout ce qu’il est et ce qu’il a ; elles sont, pour ainsi dire, toute sa vie C‘est pour cela qu’il en prend soin, qu’il les aime, qu’ils les connaît toutes, individuellement, par leur nom, qu’il ne finit pas de les compter pour s’assurer qu’elles sont bien toutes là… pour être certain qu’il n’y en ait aucune qui s’égare en chemin et que toutes entrent dans la sécurité du bercail.

            Et bien, nous dit Jésus, pour Dieu, vous êtes comme ses brebis; vous êtes ce qu’il a de plus cher, de plus précieux; vous êtes toute sa vie; pour Dieu, vous aussi vous êtes nécessaires, indispensables… Par ces images, Jésus cherche donc à nous transmette une autre façon de concevoir et de penser Dieu. Et cette autre façon de concevoir Dieu à première vue, nous déconcerte. En effet, c’est quelque chose de se faire dire que nous sommes nécessaire à Dieu; que Dieu a besoin de nous, que Dieu sans nous n’est rien !!!… Une affirmation de ce genre nous choque ! Voyons! Qu’est que tu dis là, Jésus de Nazareth ? On nous a toujours prêché le contraire ! On a toujours entendu le contraire !

            Et pourtant, c’est bien cela que Jésus cherche à nous dire à travers l’image du berger. C’est vrai - nous dit-il - que vous avez besoin de Dieu !!!… Mais figurez-vous que Dieu aussi a besoin de vous. Réfléchissez ! Que serait-il sans vous? Un père sans enfants; une miséricorde sans pardon; une gratuité sans grâce, une générosité sans possibilité de donner; une bonté sans chance de faire du bien; un océan d’amour qui ne pourrait se répandre sur personne; un cœur débordant de tendresse, mais sans personne pour aimer; une immensité que resterait fermée dans sa solitude immense, parce que personne ne l’habiterait; une voix sans personne pour l’écouter ; une parole qui resterait sans réponse; une intelligence infinie sans aucune compréhension; une beauté sans aucun admirateur; une présence et une plénitude d’être qui seraient à tout jamais inconnues et donc pratiquement inexistantes, car aucune autre intelligence serait là pour s’en rendre compte, les nommer et s’extasier devant elles dans un ravissement d’émerveillement, d’adoration et de reconnaissance. Et s’il est vrai de dire que s’il n’y avait pas de brebis, il n’y aurait pas de pasteur; dans un certain sens il est vrai aussi de dire que s’il n’y avait pas d’homme (d’intelligence créée), il n’y aurait pas de Dieu, car il n’y aurait personne dans l’univers pour se rendre compte de sa présence et de son existence.

            Dieu a besoin de vous, semble nous dire Jésus. Dieu vous aime comme ses enfants les plus chers. Vous donnez vie à Dieu en ce monde; et Dieu, à son tour, vous permet de vivre en humain en ce monde. En vous rassurant de son amour et de sa présence, il fait en sorte que vous viviez dans cette confiance qui vous libère des toutes les peurs qui empoisonnent votre vie et qui souvent vous rendent inhumains.
Voilà le message central de ce passage d’évangile.

            Il y a, cependant, dans ce texte un autre point sur lequel je voudrais attirer votre attention. Jésus insiste sur le fait que pour entrer dans le bercail, non seulement il faut passer par la porte, mais que c’est lui la porte. Jésus semble avancer ici une prétention inouïe. Il semble insinuer que c’est seulement par lui, c'est-à-dire dire par l’intermédiaire de sa présence dans l’histoire et dans la vie de chacun, que nous réussissons à trouver les moyens dont nous avons besoin pour réussir notre existence, ainsi que l’accompagnement et l’aide nécessaire pour la ramener à la sécurité du bercail.

            C’est un fait que nous sommes tous obsédés par la recherche de notre sécurité. Nous sommes tous des brebis à la recherche d’un bercail où nous pouvons nous sentir rassurés et protégé. C'est sans doute une réaction au fait que nous vivions notre existence dans un état d’insécurité profonde. Nous sentons en effet que nous sommes fondamentalement des êtres fragiles, vulnérables, menacés. Alors, nous cuirasser, nous prémunir, nous protéger des dangers et des imprévus; prévoir les mauvais coups et les mauvaises surprises, devient notre souci principal. C’est pour cela que nous nous blindons avec toutes sortes d’assurances. Nous assurons tout : notre maison, notre voiture, notre chien, nos biens, notre travail, nos voyages, notre santé, notre nez, nos jambes, nos seins, notre vie….

            Mais ce n’est pas tout ! Nous pensons que la clef qui ouvre la porte de la sécurité et du bonheur nous l’avons dans notre poche et qu’il suffit de la sortir pour l’utiliser !!! Nous les connaissons les portes qui introduisent dans le bonheur terrestre ! Elles s’appellent la beauté, la belle apparence, la bonne forme physique, la silhouette svelte et séduisante, l’argent, le pouvoir, le succès, la renommée, ne jamais manquer de rien, se permettre toutes les expériences …vivre la vie à plein … comme on dit! …

            Le texte de l’évangile semble vouloir nous mettre en garde contre ces autres messies, ces autres prophètes, ces autres pasteurs qui cherchent à nous séduire et nous convaincre de passer par toutes ces portes. Méfiez-vous! -nous avertit l’évangile d’aujourd’hui- de ces passages faciles vers la réussite et le bonheur ! Il se pourrait que ce soient des attrapes…. Ça peut mener nulle part ! Ça peut vous faire mal ! Ça peut vous décevoir !!! Ces faux prophètes et ces faux pasteurs ne cherchent pas votre bien-être, mais seulement leurs intérêts. Ils sont des êtres rusés et malins qui profitent de vos faiblesses, de votre bonne foi, de votre ignorance pour s’enrichir à vos dépens. Ils ne viennent pas en mon nom ; ils ne sont pas animés par mon Esprit,… alors ne les croyez pas ! Restez loin d’eux, car ils ne sont que de profiteurs, des bandits et de voleurs ! 
La seule porte fiable, c’est moi, nous avertit Jésus dans l’évangile d’aujourd’hui. C’est par moi, en faisant confiance à ma parole et à mon Esprit, que vous trouverez votre sécurité et votre bonheur. C’est seulement à travers la foi en la présence de Dieu dans votre vie et dans la confiance en son amour inconditionnel, que vous vous sentirez véritablement en sécurité sous la protection de sa tendresse et de son amour.

BM