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lundi 26 décembre 2016

Réflexions pour le jour de Noël

LAISSER NAÎTRE EN NOUS L'ENFANT DE DIEU QUE NOUS SOMMES 

            La liturgie de Noël nous présente cet enfant comme l’événement le plus formidable et le cadeau le plus précieux que l’humanité et donc chacun ne nous ait jamais reçu. Oui, il y a un enfant qui se cache en chacun de nous ! Et cet enfant porte en lui l’image et la ressemblance de Dieu, comme celui de la crèche de Bethléem. Cet enfant représente la partie la plus intime, la plus pure et la plus innocente, la plus vrai de notre être, ce centre profond qui renferme notre absolue unicité en tant que personnes et à travers lequel transparaît la présence de la divinité qui nous habite. Cet enfant qui est en nous, est l’enfant que nous sommes tous, en définitive, lorsque nous faisons tomber les masques et les ridicules déguisements sous lesquels nous l’avons enseveli dans notre angoissante anxiété de paraître des personnes adultes et accomplies.

Pour devenir des grandes personnes nous étouffons presque toujours l’enfant que nous sommes. Car, pour devenir des grandes personnes qui sont respectée, craintes, qui ont du succès, du pouvoir, de l’importance, pour faire partie des grands de ce monde, il faut tuer l’enfant sensible, délicat, confiant, innocent, aimable que nous sommes. Car pour réaliser nos grands projets d’adultes nantis, installés et puissants, l’enfant innocent ne sert à rien ; et nous devons avoir recours aux stratégies plus adultes de la force, du pouvoir, de la domination, de violence, de l’oppression et de la peur …

            Pour devenir des surhumains, nous devenons des inhumains…. Pour devenir des êtres riches et puissants, nous devenons des êtres misérables. Pour devenir de grandes personnes, nous sacrifions le petit enfant ; et comme le roi Hérode, pour garder notre royaume, nous sommes prêts à tuer l’enfant. Pour faire entendre autour de nous la voix de la force et du pouvoir, nous étouffons les cris de l’enfant qui pleure dans le berceau le plus secret de notre cœur.

            La sagesse chrétienne qui nous avons reçue de la Parole de Jésus nous dit: «Attention! Ouvrez les yeux ! Veillez, veillez à ne pas tout gâcher dans votre vie ! Pour être vraiment grands, il faut redevenir petit. Pour trouver la taille authentique de votre humanité, vous devez devenir comme des enfants ! Car ce sont ceux qui sont comme eux qui sauveront la terre et qui hériterons du Royaume de Dieu. Libérez l’enfant qui est en vous. Faites-le sortir de la prison où vos égoïsmes, vos passions et vos convoitises l’ont renfermé et vous verrez les miracles qu’il est capable d’accomplir dans votre existence ! …

            Si vous vous faites conduire par l'enfant en vous, vous deviendrez des personnes extraordinaires : vous serez plus simples, plus spontanés, plus vrais, plus transparents, plus purs. Vous deviendrez des personnes plus sensibles plus bienveillantes, plus compatissantes, plus vulnérables et donc aimables et attachantes. Comme des enfants, vous aurez envie de tendre vos mains pour sentir, toucher et serrer le monde qui vous entoure. Vous retrouverez le temps de regarder, la joie de communiquer, le goût de rire, de sourire, de vous amuser. Vous serez capables de vous étonner. Vous parlerez aux fleurs, aux animaux, aux gens que vous rencontrerez sur votre route, au Dieu qui habite votre cœur .....Et vous trouverez cela tout à fait normal. Vous commencerez à poser des questions, à interroger… les autres… vous-mêmes, le ciel… car vous découvrirez que vous vivez dans un monde plein de mystères; que vous ne connaissez pas tout ; que vous n’avez pas toujours raison et que vous avez besoin des autres …Vous deviendrez alors plus humbles, plus respectueux, plus confiants, plus reconnaissants … comme des enfants qui savent que leur vie ne dépend que de l’amour qu’ils reçoivent et de celui qu’ils sont capable de donner!

            Et c’est ainsi que vous croîtrez en humanité et que vous vous atteindrez la grandeur véritable que Dieu a réservée à ses enfants. Si vous êtes capables de faire venir à la lumière (naître) l’enfant qui est en vous, vous réaliserez la venue de votre être véritable, vous découvriez votre authentique visage, le visage que vous avez reçu de Dieu et qui est souvent horriblement défiguré par le mal et votre méchanceté.

            Serons-nous capables d ’accueillir cet enfant divin et de réaliser sa « venue » dans notre vie ? C’est le défi qui nous est lancé dans cette fête de Noël. Et c’est au cours de nos eucharisties que nous demandons au Seigneur la grâce et la force dont nous avons besoin pour devenir ses véritables enfants.

Quelques questions suscitées par ce texte :

-          À la banque de ma vie, quel est le solde de mon humanité ?
-          Suis-je en actif ou en passif ?
-          Suis-je plus riche ou plus pauvre ?
-          Mon capital en humanité a-t-il augmenté ou a-t-il diminué ?
-          Ai-je acquis des nouveaux actifs, ou ai-je dilapidé même ceux que j’avais ?
-       Ai-je fait fructifier mon talent à la bourse de mes engagements, ou je l’ai caché sous le matelas de ma paresse ?
-         Puis-je regarde le futur avec sérénité, confiance, espérance ; ou vois-je ma vie tourner en rond, emprisonnée dans le cercle vicieux de mes mauvaises habitudes et de mes égarements ?
-          Serais-je un jour capable de faire tomber les chaînes de mes convoitises qui m’emprisonnent dans des besoins artificiels et futiles, larguer les amarres et prendre le vent du large afin de naviguer vers de nouvelles rives, de nouveaux pays où je pourrais enfin retrouver et vivre selon ma véritable identité ?


BM


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